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15 avril 2016    /    

L’énigme du Grand Canyon-

Savez-vous que le Grand Canyon demeure une énigme ? Il a beau être universellement considéré comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde, et attirer des millions de voyageurs fascinés par sa beauté qui se décline en superlatifs, le Grand Canyon n’a pas révélé tous ses secrets. Aujourd’hui encore, les scientifiques continuent d’échafauder des théories pour comprendre comment la rivière Colorado a pu creuser un tel monstre. Quelques chiffres qui donnent le vertige : 450 kilomètres de longueur, une profondeur moyenne d’un kilomètre, avec un maximum de deux kilomètres, et une largeur incroyable d’entre cinq et trente kilomètres séparant les deux lèvres du gouffre. Le Grand Canyon est un incontournable, un des lieux qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie. Mais c’est aussi un lieu mystérieux qu’on ne comprend pas, qui semble perpétuellement défier le regard et l’entendement. Voyage à la poursuite des mystères du Grand Canyon.

Saviez-vous que le Grand Canyon reste une énigme ? Que les scientifiques se demandent toujours comment est née cette gorge de tous les superlatifs ? Voyage à la découverte des secrets du Grand Canyon, histoires folles, photos à donner le vertige, astuces et itinéraires.

Vertige du grand canyon.

 

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Arrivée sur le Grand Canyon en hélicoptère

Cet article fait partie d’une série consacrée à un road trip en Arizona, qui va durer tout le mois d’avril sur Itinera Magica, et qui est associée à un jeu concours, « Avril en Arizona ». Pour lire l’introduction générale et participer au concours, c’est par ici.

Les ténèbres vivantes

J’arrive au Grand Canyon à la nuit tombée, après avoir roulé sur une portion de route 66. En quittant Sedona et en poursuivant vers le nord, j’ai bien senti peu à peu que je quittais les plaines, et que je prenais graduellement de l’altitude. L’air se rafraîchit, les cactus disparaissent et laissent place aux pins. Mais cette élévation est insidieuse, et je n’ai pas senti que j’étais si haut. Que tout à coup la surface, qui semblait plane, aller s’ouvrir en deux comme un tronc sur lequel s’abat une hache, et qu’un trou de mille ou deux mille mètres allait béer sous mes pieds. On peut s’approcher du Grand Canyon et ne rien voir, ne rien deviner. Cette faille immense, qui a la forme d’un éclair couché sur le sol, surgit aussi avec la soudaineté de la foudre. Tout est vide et plat, tout semble inoffensif, et soudain, soudain – il n’y a plus de mots.

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Point de vue sur la merveille

Je ne peux pas attendre le matin. A trois heures du matin, dans un froid épouvantable, je me réveille saisie de l’impérieuse nécessité de voir le canyon, maintenant, je marche trente minutes dans le noir et le vent, et je vais à la faille.

C’est comme se tenir au bord du ciel. Les ténèbres sont trop épaisses pour que je puisse détailler le visage de l’immensité, mais je la perçois confusément. Je devine tout ce vide qui trémule dans la nuit, comme un animal dont les pulsations sourdes se logeraient sous ma peau. Je suis transie. Les rafales vont vaciller le trépied de mon appareil photo, les images sont floues, imprécises. Il me faudra attendre le matin.

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Le grand canyon au coeur de la nuit, dans le vent glacial.

Le pays de Dieu

Je retourne me mettre à l’abri, mais je ne peux pas dormir. Je guette les premières lueurs de l’aube pendant deux heures, puis je recommence mon pèlerinage dans la bourrasque. Cette fois, je ne suis plus seule. Des dizaines de personnes emmitouflées attendent le lever du jour.

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La lumière surgit peu à peu.

Peu à peu, la lumière dorée vient toucher les crêtes, comme le doigt de Dieu au plafond de la chapelle Sixtine, et délaie l’ombre qui dissimule les mille accidents et anfractuosités de la roche.

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Lever du jour sur le Grand Canyon.

A vrai dire, le Grand Canyon n’est même pas le canyon le plus profond qu’on trouve sur Terre. Le canyon de Yarlung Tsangpo, au Tibet, et le canyon de Colca, au Pérou, se disputent ce titre. Ce n’est pas non plus le plus large. Cet honneur revient au canyon de la Fish River, en Namibie, suivi de la vallée de Capertee, en Australie. Mais la conjonction des facteurs – longueur, profondeur, largeur – fait de lui le plus spectaculaire, le plus saisissant. C’est aussi celui où les différentes strates du manteau terrestre, mises à nues par l’eau qui taillade la pierre, sont les plus visibles et explicites. Un profane voit à l’œil nu les différentes couches : le calcaire, le grès, l’argile, le granite, le schiste, recelant toutes le secret d’une époque du monde. Plonger le regard dans la gorge, c’est remonter le temps. Plus grande est la profondeur, plus la roche est ancienne. Au fond du canyon, où coule le fleuve, on foule un sol vieux de six cent millions d’années. C’est le fondement géologique du continent américain, « rock bottom », disent les Américains. Le fond du fond, le bas du bas. Le secret à découvert. C’est comme si la Terre avait choisi cet endroit précis pour se mettre à nu, abrasant couche par couche tous les revêtements qui la soustrayaient à notre curiosité.  Ce geste de dévoilement est si extrême qu’il en deviendrait presque obscène, psychanalytique : je suis votre mère la Terre, et vous me voyez nue jusqu’à la moelle.

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La terre à nu.

Je vois des gens en prière. Toujours aux Etats-Unis, je suis marquée par cette communion transconfessionnelle face aux splendeurs de la nature. Certains y voient l’œuvre d’Allah ou Yahvé, d’autres le giron de Mère Nature, d’autres encore la clef du destin. Car d’une certaine façon, le Grand Canyon est le signe d’une élection divine. C’est peut-être la clef d’un certain tempérament américain – le messianisme et la mégalomanie.

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Tous unis pour voir le jour se lever à Mather Point.

Imaginez. Imaginez l’exilé qui a fui l’Europe, les persécutions religieuses et la misère, qui a traversé l’océan sur une coquille de noix, et continué son avancée vers l’Ouest, Bible en main, mu par la certitude d’une révélation imminente. Et il découvre ce pays que la démesure cheville au corps. Il découvre les plaines plus grandes que tout ce que l’Europe a jamais pu contenir, balayées par des tornades infernales, il découvre les geysers qui jaillissent du sol, les orages plus dantesques que dans ses pires cauchemars, les déserts vertigineux. Car les Etats-Unis sont le pays des records monstrueux. Les plus violentes tornades, la plus haute température jamais enregistrée sur Terre, les orages les plus apocalyptiques, et ça. Le Grand Canyon. Comment ne pas penser avoir trouvé le pays de Dieu ? C’est une terre biblique, sublime et violente, une terre qui semble avoir été façonnée par Dieu pour donner aux hommes des raisons de croire en Lui. J’ai lu et entendu mille fois l’argument dans la bouche des tenants du design intelligent. « Vous croyez que la nature explique tout ? Mais vous êtes fous. Regardez le Grand Canyon. Si vous pensez vraiment que c’est le fleuve Colorado qui a creusé ça, vous êtes un idiot. Un minuscule cours d’eau qui ouvre une faille de deux kilomètres de profondeur et trente de largeur ? » Si les sites web des créationnistes mettent le Grand Canyon en première ligne dans leur guerre contre la rationalité scientifique, c’est parce qu’un certain nombre d’énigmes n’ont pas été élucidées.

Le Grand Canyon : un mystère géologique

Car le strip-tease de la nature n’a pourtant pas permis de percer tous les secrets du monstre géologique. Il y a des incohérences dans le Grand Canyon : des roches très anciennes qui côtoient d’autres beaucoup plus récentes, une rivière qui part à l’assaut d’une montagne, des sédiments qui ne collent pas avec les grandes thèses sur la formation du canyon, et beaucoup d’autres bizarreries qui donnent aux créationnistes mille prétextes pour faire entrer Dieu dans l’équation. Le livre du brillant géologue Wayne Ranney, Carving Grand Canyon: Evidence, Theories and Mystery propose un fabuleux tour d’horizon des différentes théories en présence, et des énigmes qui n’ont toujours pas été résolues.

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Le fleuve Colorado et son canyon vus d’avion.

Jamais le fleuve Colorado n’aurait pu creuser le Grand Canyon dans les grands espaces de l’Ouest si cette région n’était constituée d’immenses plateaux. Il a fallu que la Terre se soulève toute entière, que le continent américain se hisse sur la pointe des pieds pour former ces blocs vertigineux de pierre compacte, dans laquelle l’eau est venue se frayer un chemin. Sans plateau, pas de canyon. Pourquoi le Mississipi, qui est un fleuve colossal, infiniment plus large, puissant et profond que le Colorado, n’a jamais dessiné le moindre canyon ? Parce qu’il n’a pas eu d’élévation à se mettre sous la dent, pas de muraille à franchir. A une autre échelle, nous en avons un exemple chez nous, dans les gorges de l’Ardèche, du Tarn et du Verdon : pour que naissent ces merveilles géologiques, il faut des roches tendres à sacrifier. La clef, ce n’est pas la rivière, ce sont les plateaux, la nature de ces roches qui demandaient à être brisées, tranchées, ouvertes. La fascination qu’exerce le Sud-Ouest des Etats-Unis sur tant de voyageurs réside peut-être dans cette audace : c’est là que la Terre réclame qu’on la dénude.

Il ne faut pas non plus imaginer que le Colorado seul, ce fleuve fourbe et dangereux, mais dont le débit est finalement est assez maigre, ait pu creuser une telle étendue – jamais le Colorado, qui prend sa source au cœur des Rocheuses et n’est finalement qu’une grande rivière de montagne, n’a fait trente kilomètres de large. Mais un phénomène de grande dénudation a eu lieu : la brèche ouverte par la rivière a été peu à peu agrandie par l’érosion. Au fil des ères climatiques, des glaciers se sont formés, et ont rompu la roche, provoquant l’écroulement des sédiments, jusqu’à atteindre la base solide du continent. Le Colorado ne semble pas pouvoir creuser plus bas. Jusqu’ici, les scientifiques sont à peu près d’accord.

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L’Arizona exposée jusqu’à l’os à Desert View.

Mais voici le premier grand mystère. Le fleuve Colorado coule d’Est en Ouest : des Rocheuses au Golfe de Californie, où il va se jeter dans l’océan. Si le Grand Canyon est aussi spectaculaire, c’est qu’à une cinquantaine de miles à l’Est du Lake Powell, le Colorado prend soudain un virage à quatre-vingt-dix-degrés, et s’engouffre dans le plateau de Kaibab. Aucune faille géologique ne semble pouvoir expliquer ce changement soudain de cours : le Colorado va à rebours de la faille. En temps normal, l’eau choisit toujours le chemin le plus aisé. Elle suit les failles, et surtout, elle ne grimpe pas à l’assaut des montagnes, elle les contourne. Or le cours audacieux du Colorado évoque la folie d’Hannibal, qui décide de traverser les Alpes à dos d’éléphant : voici un fleuve qui va se jeter droit contre l’élévation, qui grimpe au plateau, qui vient l’attaquer, le ronger avec opiniâtreté, comme si un obscur désir de vengeance le poussait à faire fi des bonnes manières géologiques. Tout à coup, le Colorado met le cap à l’Ouest toute, et part à l’abordage de Kaibab. Mille théories ont tenté d’expliquer cette étrangeté. Beaucoup pensent même que le Colorado coulait autrefois dans l’autre sens, et qu’un soudain changement de direction a eu lieu. Mais comment ? Pourquoi ? L’analyse des roches et des sédiments ne peut confirmer cette hypothèse. D’autres encore que le fleuve était là avant, et que le plateau de Kaibab est monté après. Que la montagne est venue s’enchâsser autour de la rivière. Une telle hypothèse donne le vertige, et soulève la question irrésolue de la vitesse de création du Grand Canyon. Combien de temps a-t-il fallu à l’érosion et aux forces titanesques de la nature pour creuser le Grand Canyon ? Certains évoquent une naissance rapide, soudaine, en un battement de cils géologique.

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Carte du Grand Canyon, tirée du livre de Wayne Ranney. On voit le fleuve Colorado faire un soudain virage à 90 degrés vers l’Ouest, et s’enfoncer dans le plateau de Kaibab.

Rivières pirates et aventuriers kamikazes

 

Une autre théorie encore est celle de la conjonction de plusieurs fleuves. Les hauts plateaux d’Arizona invitent à cette hypothèse. Le mot « Grand Canyon » est trompeur : il ne s’agit pas que d’une faille, d’un fleuve. L’Ouest des Etats-Unis, et tout particulièrement le pays des canyons, Arizona et Utah, c’est un réseau inouï de plateaux ravinés par mille rivières sournoises et entêtées, qui s’immiscent dans la pierre rouge et dessinent un lacis inextricable de boyaux abrupts et de gorges dédaléennes. Voilà pourquoi les trajets en voiture sont si longs, voilà pourquoi il faut des heures pour aller de Grand Canyon Village à Page (à l’Est) ou à Supai (à l’Ouest), alors que les distances à vol d’oiseau ne sont pas si spectaculaires : nous roulons au milieu d’un gruyère de roches vaincues par l’eau.

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Vue aérienne des canyons.

Dans ce champ de bataille géologique, les rivières pratiquent un comportement que les géologues qualifient de pirate : la captation et le détournement d’un cours d’eau par un autre, comme une bande de flibustiers qui se jetteraient sur le pont d’un autre navire pour s’emparer de son commandement. Une rivière cisaille une barrière rocheuse pour rejoindre le cours d’une autre. Quand elle la rejoint enfin, elle la détourne complètement : toute l’eau se jette dans le canyon creusé par la rivière audacieuse, et le lit piraté se retrouve vide et déserté. Ainsi se métamorphose le labyrinthe de pierre. L’explication du virage vers l’Ouest du Colorado réside sans doute dans un tel acte de piraterie. Mais jamais personne n’a encore trouvé la preuve du forfait, et résolu l’énigme de la rivière audacieuse qui se lance à l’assaut de la montagne.

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Au bord du Colorado.

Lui-même fleuve pirate, le Colorado est aussi un cours d’eau dangereux. Si le barrage sur le Lac Powell a régulé ses explosions de fureur, les rapides continuent de tuer régulièrement les imprudents. On meurt souvent au Grand Canyon, et le livre Over the Edge: Death in Grand Canyon répertorie les accidents. Les chutes sont les plus meurtrières. La starlette hollywoodienne des années 40 qui s’approche trop du bord pour faire plaisir aux photographes, la jeune mariée qui avait décidé de parcourir le Grand Canyon d’un bout à l’autre pour son voyage de noce, le père de famille qui veut effrayer sa fille en faisant croire qu’il trébuche, et trébuche vraiment, tous sont avalés par la gorge infernale. Mais la rivière continue de réclamer son tribut. Les expéditions en rafting durent une dizaine de jours, et sont unanimement décrites comme une expérience hors du commun, bouleversante. J’avoue en rêver. Mais lorsque j’arrive au point de vue de Desert View, tout à l’Est du parc national du Grand Canyon, et aperçois le rapide de Hance, mon cœur se serre. Je suis à des kilomètres du rapide, le Colorado est réduite à la taille du filet qui coule d’un robinet, et pourtant je le vois – l’eau blanche, blanche, blanche, agitée par des remous que je n’ose imaginer. Un ranger me dit que prendre Hance Rapid en rafting au début du printemps, quand la fonte des glaciers gonfle le fleuve, c’est comme tomber d’un immeuble de trois étages.

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On aperçoit les eaux blanches du Rapide de Hance au fond de la photo.

Une histoire fascine tous les voyageurs amoureux du Grand Canyon : celle de la première expédition d’exploration, entreprise en 1869 par John Wesley Powell. Le récit qu’il en a tiré, The Exploration of the Colorado River and Its Canyons est un immense classique de la littérature de voyage, et je l’ai lu la nuit durant mon insomnie exaltée, après ma première balade nocturne au bord de la faille, attendant l’aube en compagnie de ces aventuriers fous qui se lancent au péril de leur vie dans la dernière grande exploration américaine. A cette époque, la région du Grand Canyon est un repoussoir. C’est un paysage aride, raviné, plein de failles gigantesques, de grands plateaux rongés par les vents et où rien ne pousse. Inutile à la culture, effrayant, le pays des canyons ne deviendra attractif qu’à l’heure où le tourisme en soulignera la beauté, et changera le regard porté sur ces terres stériles. Mais à l’époque de Powell, les pionniers contournent cette gueule d’enfer pour rejoindre la belle Californie, où vient de s’achever la ruée vers l’or.

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Grands plateaux sauvages.

Powell est fasciné par cette terra incognita ardente et profonde. Il monte une équipe d’aventuriers et de scientifiques qui naviguera sur tout le cours du fleuve Colorado, de sa source dans les Rocheuses à son embouchure. Ce n’est pas une expédition autorisée : Powell n’a sollicité aucune permission officielle. Ce n’est pas une mission de colonisation : aucune instance n’a chargé Powell de défricher de nouvelles terres, ou de conquérir des territoires. C’est la poursuite d’un rêve fou, dévaler le Colorado en bateau, et noter et dessiner frénétiquement tout ce qu’ils croisent. Powell est fasciné par cet espace vide sur la carte, ce pays des canyons désolé, grand comme le Texas, traversé par une rivière infestée de rapides mortels et de cascades rugissantes. Le danger est inouï. Dix hommes se lancent à l’aventure. Très vite, les provisions d’eau et de nourriture et les instruments scientifiques sont arrachés par la furie des rapides. Le voyage devient une traversée en enfer. La faim les taraude, la mutinerie gronde, les Indiens les attaquent. Six hommes seulement, émaciés et hagards, arriveront à l’embouchure. L’un des déserteurs rejoindra un village Amérindien et finira sa vie parmi les Paiute. Trois autres disparaîtront sans laisser de trace après avoir choisi d’abandonner l’aventure, engloutis par le pays des canyons.

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Seul au bord du canyon… en 1869, un cauchemar sans retour.

Les peuples du Grand Canyon

Les six survivants ramèneront des témoignages inestimables sur la vie des Amérindiens et leurs villages nichés dans la pierre rouge. Plusieurs peuples vivent encore sur les rives du Colorado, au fond du canyon : les Hualapai, les Havasupai, les Hopi, les Paiute et les Navajo. Ils sont les descendants d’une occupation infiniment ancienne, et dont on lit les traces à l’Est du Grand Canyon National Park, près de Desert View, où on peut déambuler parmi les ruines des « pueblos », ces villages établis il y a plus de mille ans dans ce qui était une immense zone de civilisation pré-colombienne, qui avait gagné ces terres arides depuis l’Amérique centrale. Ce sont des cercles de pierres blanches et les fantômes des murs de maisons et de greniers, les traces de cultes et d’artisanats immémoriaux, tandis qu’à l’horizon, les plus hautes montagnes d’Arizona, les San Francisco Peaks, culminent à plus de trois mille mètres et se détachent des grandes plaines. Pour les Amérindiens, le canyon et ces montagnes étaient les demeures des esprits, le pays des morts et des Dieux.

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Ruine d’un pueblo Amérindien, de la culture dite Sinagua. On devine les San Francisco Peaks à l’horizon, tout à droite de l’image. Promis, vous les verrez de plus près par la suite !

J’évoquerai la culture et l’art des Natives dans un prochain article à venir sur Itinera Magica, pour continuer ce road trip en Arizona ; vous pouvez déjà découvrir les peuples du Grand Canyon ici.

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Les peuples des rives.

Ma visite au Grand Canyon s’achève sur une tour édifiée en leur hommage. Chacun sait le mal que la colonisation européenne a fait à ces peuples millénaires, la brutalité génocidaire de l’expansion forcenée, et la destruction d’un monde. Mais parmi les envahisseurs, certains ont pris conscience de la valeur de cette culture martyrisée, et voulu célébrer sa beauté. C’est le cas de Mary Colter, l’architecte de la Desert Tower, tout à l’Est du parc. Surplombant l’un des plus beaux points de vue sur le Grand Canyon, la rivière et ses rapides, la tour solitaire s’élève au-dessus du vide, sentinelle du rêve.

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La tour au dessus du canyon.

Mary Colter s’est plongée cœur et âme dans l’art des Amérindiens, a visité leurs villages et admiré leur art. Sur les murs de la tour, elle a voulu leur rendre hommage. Une femme architecte, dans le monde encore misogyne et fermé des années 1930, une femme passionnée par la culture de ces peuples que tout le monde méprise alors – comme elle me plaît ! On monte dans la Desert Tower par une spirale d’escaliers étroits, comme dans une grotte qui reviendrait aux origines du monde, et on y lit, fidèlement reproduits sur les murs sombres, les pétroglyphes gravés dans la roche il y a plusieurs milliers d’années par les premiers peuples, les fresques et les couleurs des cultures éternelles du pays des canyons. Ce n’est pas seulement la plus belle façon de dire au revoir au Grand Canyon que de le voir sous le soleil descendant, par les fenêtres de la tour aux âmes. C’est la porte d’entrée vers la suite du voyage, la note qui va donner le ton des prochains jours : en quittant le Grand Canyon dans le soir, et en continuant vers Page, j’entre sur le territoire de la nation Navajo.

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A l’intérieur de la Desert Tower.

La suite du road trip : Antelope Canyon, Lake Powell, les cultures amérindiennes… Bientôt sur Itinera Magica ! N’hésitez pas à laisser un commentaire, j’en serais ravie, et à vous inscrire à la newsletter.

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Au fond de la gorge. (Note : cette photo a été prise la fois où j’étais venue en hélicoptère. Pas au bout d’une journée de rando.)

Découvrir le Grand Canyon en pratique : itinéraires et astuces

Comment se rendre au Grand Canyon ? Où dormir ? Les différents “Rims”

Le Grand Canyon s’étend sur 450 km, bordé par le Lake Powell à l’Est, et le Lake Mead à l’Ouest. Il existe trois zones touristiques principales, qui concentrent l’afflux de visiteurs.

– Le bord sud de la faille, dit South Rim. On y accède par Grand Canyon Village, à quatre heures de route au nord de Phoenix, ou deux heures au nord de Sedona. C’est la zone touristique la plus célèbre, qui concentre une fabuleuse succession de points de vue sur le Grand Canyon. Les visiteurs dorment soit à Grand Canyon Village, soit un peu plus au sud, à Tusayan. J’ai dormi à Grand Canyon Village, dans le parc naturel, et j’ai regretté ce choix : les hébergements et restaurants y sont très coûteux. Je recommande de dormir à Tusayan, à quinze-vingt minutes du canyon, où tout est plus abordable… et où les restaurants restent ouverts après vingt heures ! J’avais déjà fait cette expérience à Yosemite l’an dernier : au sein des parcs naturels, les infrastructures sont rares et chères.

– Le bord nord de la faille, dit North Rim. La plupart des visiteurs y accèdent par l’Utah, et dorment à Kanab ou Fredonia. C’est ici que le canyon est le plus profond, et les afficionados du Grand Canyon disent préférer ce point d’accès. Néanmoins, les points de vue sont moins facilement accessibles que sur le South Rim – c’est un lieu idéal pour la randonnée.

Grand Canyon West est le point d’accès privilégié des voyageurs qui arrivent de Las Vegas, d’où il n’est qu’à deux heures de route. C’est là qu’on trouve la célèbre Skywalk, plateforme de verre qui permet de marcher au-dessus du vide.

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Carte globale du Grand Canyon.

 

Mon itinéraire : Phoenix, Sedona, Grand Canyon Village, Page.

Mon itinéraire : Phoenix, Sedona, Grand Canyon Village, Page.

Découvrir le Grand Canyon ? Quelle partie visiter ? Quels points de vue ?

Pour s’offrir un maximum de points de vue sublimes sur le Grand Canyon, le South Rim est idéal. Grand Canyon Village a été mon camp de base lors de ce voyage en Arizona. De nombreux chemins de randonnée en partent, courant le long de la gorge.

Le plus accessible (et néanmoins grandiose) des points de vue est Mather Point, d’où j’ai vu le soleil se lever.

J’ai ensuite commencé par marcher vers l’Ouest : du village à Hermits Rest, la piste Hermits Trail propose onze kilomètres de beauté étourdissante. Maricopa Point, Hopi Point, Mojave Point, The Abyss… sont autant de points de vue spectaculaires. Pour éviter de devoir refaire les onze kilomètres dans l’autre sens, des navettes gratuites circulent toute la journée et vous ramènent au village.

Puis j’ai pris la Desert View Road vers l’Est. La route serpente au milieu de la forêt et offre à son tour quelques occasions de photo fabuleuses. Elle s’achève à la fabuleuse Desert View Tower.

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La carte qui m’a été remise au South Rim du Grand Canyon, figurant les itinéraires. A gauche, Hermits Trail. A droite, Desert View.

Il est possible de se lancer dans une excursion de découverte du Colorado. Le point de départ est souvent près de Page, à l’Est du Canyon, et le point d’arrivée, le Lake Mead, à l’Ouest, en suivant le cours de la rivière. Mais pour qui rêve de voir le fleuve, mais craint les rapides, il est aussi possible d’accéder au Colorado depuis le sommet de la faille, et de descendre jusqu’au fond de la gorge. Un des chemins de randonnée les plus populaires est le Bright Angel Trail, qui permet de rejoindre le fleuve et le « jardin indien » (Indian Garden), où vit l’une des nations amérindiennes natives du Grand Canyon. Il faudra ensuite se préparer à une dizaine d’heures de remontée harassante….

L’accès aux réserves indiennes est jalousement gardé. Depuis longtemps, je rêvais de voir les chutes d’Havasu, des cascades d’eau turquoise au milieu des gorges rouges, en marge du Grand Canyon, près de Supai. Mais les permis de camping sont délivrés au compte-gouttes, afin de préserver le mode de vie des Havasupai, et je n’ai pas pu obtenir le précieux sésame. J’ai ravalé ma déception et décidé d’y voir un clin d’œil du destin : il me faudra donc revenir en Arizona pour réaliser ce fantasme inassouvi… En attendant, je me console en admirant les photos des autres, comme celles d’Anthony et Adeline. Si vous aussi, vous rêvez de voir les chutes, sachez qu’il vous faudra obligatoirement camper sur place, qu’il est interdit de s’engager sur les chemins de randonnée sans permis de camping, et qu’il faut s’y prendre plusieurs mois, voire un an à l’avance selon la période désirée ! La seule façon d’obtenir un permis est de contacter par téléphone l’office du tourisme d’Havasupai…  préparez vous à entendre sonner le téléphone dans le vide pendant des heures et des heures !

Le grand canyon en hélicoptère

Plusieurs compagnies proposent des survols du Grand Canyon en hélicoptère, notamment à partir de Las Vegas. C’est ce que j’ai fait l’été dernier, et même si la gorge est moins profonde à cet endroit (Grand Canyon Ouest), c’est un souvenir extraordinaire, et une expérience visuelle hors-norme que je recommande vivement.

 

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Arrivée spectaculaire.

 

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Au bord de l’eau.

 

 

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23 commentaires pour
“L’énigme du Grand Canyon”

  • Le Grand Canyon, tout le monde adore, et je ne comprends pas trop pourquoi. Moi celui qui m’a passionnée, et où je rêve de retourner pour faire une randonnée à cheval, c’est Bryce Canyon. Ces murs ocres au dessus de ma tête, ce sol orange et ce ciel bleu… Ah, comme j’aimerais y être de nouveau ! Mais le Grand Canyon, je n’en ai pas aimé les couleurs. Il est impressionnant, c’est sur, mais il n’a pas su happer mon coeur. Quel dommage, j’aimerais être passionnée comme tu sembles l’être. La vue en hélicoptère, en tout cas, semble à couper le souffle ! La photo “Grands plateaux sauvages”, que je suppose avoir été prise depuis un hélicoptère, figure d’ailleurs parmi mes préférées ! sa perspective, sa chaleur, son cadrage ; j’adore. J’ai aussi beaucoup aimé :
    – “Vue aérienne des canyons” : elle est époustouflante. On n’a pas l’habitude de ce genre de vues sur les photos d Grand Canyon, et celle-ci est vraiment très réussie.
    – Le Lever du jour sur Mather Point : ma préférée ! La perspective est très bonne sur cette photo, on a vraiment l’impression de relief et j’aime la palette de couleurs, la différence entre les tons chauds du premier plan et froids de l’arrière-plan.
    – Dans le même genre, j’aime bien “Au bord de l’eau ” ; pour la différence ombre lumière qui met bien en valeur le canyon, et parce que j’aimerais pouvoir me balader au bord du Colorado.
    – “A l’intérieur de la Desert Tower” : parce que j’ai adoré cet endroit, et que je sais que les conditions de lumière ne sont pas simples. Bravo, le rendu est juste superbe !
    – “Vertige du Grand Canyon” : pour ses couleurs plus neutres, “plus blanches”
    – Celle de nuit : même si elle moins bien techniquement parlant – c’est surtout le bruit qui me dérange – j’adore l’atmosphère mystique qui s’en dégage. Et je trouve ça sympa d’avoir des photos pour illustrer chaque moment de ton récit, même si elles peuvent plus difficiles techniquement. Ca rajoute de la vie et de l’authenticité à ton article.
    D’ailleurs, j’adore quand il y a des photos de toi ! Surtout quand elles sont comme celle face au précipice, vraiment très jolie. A chaque photo, je t’imagine de façon un peu plus précise, et j’adore ça. Ce ne sont plus seulement de jolis mots et de belles photos, c’est un beau travail réalisé par une belle personne.
    Pour ce qui est des détails techniques, c’est une bonne idée ! Ils aident à mieux visualiser où se trouve le canyon, son étendu, etc… Et c’est bien, pour les lecteurs : tu leur donnes envie de partir quelque part, puis tu leur donnes les infos clefs dont ils ont besoin pour s’y rendre ! 🙂

  • Merci Julie pour le feedback, tu es géniale ! J’ai décidé d’inclure les détails techniques depuis Sedona car plusieurs personnes me les demandaient, et je suis ravie d’avoir des retours positifs !
    Merci beaucoup pour tes commentaires sur les photos ! J’ai trouvé le Grand Canyon difficile à photographier, car il y a une telle profondeur, tant de détails, et la lumière est dure… j’ai fait de mon mieux et je suis contente que ça te plaise ! Moi aussi j’ai adoré Bryce Canyon, j’avais fait un article dessus déjà, mais en matière de canyons, je suis polyamoureuse, et capable de m’enflammer à l’infini 😉 Le Grand Canyon, ça a toujours été un mythe pour moi, et son histoire me fascine (géologique & sa découverte par Powell).
    Pour la photo de nuit : en fait, c’était impossible techniquement. Il y avait un vent à décorner les boeufs, des rafales vraiment très puissantes, à vue de nez au moins 70 km/h. Je n’avais aucun endroit où m’abriter, et il faisait très sombre. J’aurais voulu laisser poser deux minutes avec des ISO bas, type 200 ou 400. Mais j’avais des flous de bougé atroces, car le vent était trop violent ! Du coup, je me suis résolue à faire une exposition de 5 secondes avec des ISO élevés (il faudrait que je vérifie, mais de tête, je crois que c’était 3200), entre deux rafales, du coup j’ai eu ma photo, mais très bruitée, très granuleuse. J’ai corrigé un peu le bruit sur Lightroom, mais pas trop, sinon on perdait tous les détails du canyon. Bref, je sais bien que techniquement elle est ratée, mais je voulais la mettre quand même, pour le souvenir, pour essayer de partager cette émotion que j’ai ressentie à découvrir le canyon en pleine nuit, seule !
    Merci de tout coeur, à très vite sur ton blog, c’est quoi la suite de tes aventures ?

  • Dis donc, qu’est-ce que c’est beau ! ça fait rêver toutes ces belles photos ! je pense que lorsque j’irai, j’en prendrais plein les yeux c’est même certain 🙂 à bientôt

  • Merci Claire ! Et moi, je rêve devant tes photos de Guadeloupe ! Je suis très heureuse d’avoir pu faire ta connaissance.

  • Ton article est incroyable! Je suis allée au Grand Canyon mais à l’époque je ne me suis pas posée de nombreuses questions… C’est très intéressant d’apprendre les dessous du décor et de se demander comment a pu naître cette merveille. Tes photos sont en plus trop belles! J’adore! Article à partager!!

  • Merci beaucoup, Florence ! Je suis ravie que l’article te plaise. Tu sais que je suis fan de ton magnifique blog… Tu utilises Pinterest ? Je viens d’épingler plein de choses à toi, tes photos se prêtent tellement au collage virtuel ! Au plaisir de te lire très vite, passe une belle journée !

  • Beautiful! That’s a reason why it’s so famous and called “great” 🙂

  • I agree! THank you 🙂

  • J’ai enfin lu l’artiiicle ! Comme il est long et que tu avais l’air d’en être contente, je voulais attendre d’être posée chez moi pour le lire au calme. Ce que j’ai fait ce matin!
    Je ne suis pas une fana des Etats Unis, mais je dois avouer avoir un faible pour ce genre de paysages, qui me transporteront toujours dans le monde de Spirit. Ce n’est pas un rêve comme cela peut l’être pour certains, mais plutôt une curiosité que j’aimerai combler un jour.
    Voir tes photos, entendre tes récit sur le Grand Canyon le rendent encore plus mythique, et je me dis de plus en plus qu’il faut le voir au moins une fois dans sa vie.
    Ton texte, comme toujours, est très riche culturellement. Ce que j’ai le plus aimé, c’est le paragraphe sur les arguments des créationniste et des adeptes du design intelligent. Cette année, j’ai suivi un cours intitulé “Darwin, Darwinnisme et Société”, et l’on a étudié les scandales américains liés au Design Intelligent. Alors je comprend tout à fait quand tu parles de l’argument “Vous croyez que la nature explique tout ? Mais vous êtes fous.” puisque notre professeur nous en avait évoqué quelques uns (l’oeil, le flagelle, le coeur…). Mon second passage préféré est celui de l’histoire des explorateurs venus dessiner des cartes. Je ne sais pourquoi ce récit m’a touché, mais je me les suis imaginés, descendant le Colorado, luttant dans les rapides… Cela vient probablement de ta plume, toujours aussi sensible et évocatrice.
    Quant-aux photos, tu nous présentes encore de beaux joyaux. J’adore toutes celles prises d’une vue aérienne, et j’ai du mal à en choisir une préférée. Peut-être “Vue aérienne des canyons”, mais je les aime toutes, vraiment.
    Je suis contente de pouvoir voir la photo de nuit dont on avait déjà parlé. En effet, elle est sombre et bruitée, mais comme je l’imaginais : on ressent le moment. Le froid, l’immensité, le vide face à nous que l’on devine… Et l’excitation. C’est marrant, mais ce n’est pas un sentiment de paix qui m’envahit lorsque je regarde cette photo, mais plutôt de la trépignation. De la hâte, hâte de voir ce qui se cache dans les ténèbres. Alors même si effectivement, elle est moins réussi d’un point de vue technique, je la trouve très évocatrice, très authentique, alors je l’aime bien.
    La photo “La lumière surgit peu à peu” me plait pour le contraste couleurs chaudes/couleurs froides, mais je trouve la clarté peut-être trop poussée ; en tout cas, il me semble que les ombres devant sont un peu bouchées ce qui donne une impression de rudesse. C’est du détail encore une fois parce qu’elle n’en reste pas moins très jolie, mais j’aurais préféré une image plus douce.
    “Tous unis pour voir le jour se lever à Mather Point” est ma préférée de cet instant. Je n’ai rien à redire, tout est comme j’aime dans cette image ! Le cadrage, la profondeur de champ, les couleurs, le contraste… Tout me plait.
    J’aime aussi beaucoup celle de toi face au Grand Canyon (je te l’avais déjà dit dans l’article d’intro il me semble), elle est pour moi le symbole de ton voyage et c’est toujours un plaisir de la revoir.
    Pour finir, j’adore celle de l’intérieur de la tour. La perspective est original, et ces murs dans lesquels l’histoire est inscrite me met des étoiles pleins les yeux (si avec tout ça, tu n’as pas compris que j’adorais l’histoire… ;))
    Bref, encore un bel article qui m’aura appris beaucoup et qui m’aura émerveillé en ce lundi matin. Merci Alexandra pour ces voyages virtuels que tu nous offres, c’est toujours un plaisir de te lire !
    Je réponds à ton mail très bientôt, je t’embrasse

  • Oh je n’avais pas vu ce commentaire, il n’apparaissait pas dans mon panneau de modération en surbrillance, je ne sais pas pourquoi ! Merci beaucoup, Marion !
    J’adore le fait que tu mentionnes Spirit ! Je suis folle de ce film, et ma petite soeur aussi, on l’a regardé ensemble plusieurs fois… je crois que Spirit a renforcé mon amour des chevaux américains et le fait que je sois ravie d’avoir un isabelle (isabelle pie, plus précisément) !
    Je pense que le Sud-Ouest des USA te plairait vraiment. Grands espaces sauvages, lumières incroyables, chevaux, curiosités géologiques… je t’imagine bien te régaler !
    Votre cours sur le darwinisme devait être passionnant. J’aurais adoré y assister ! Via la philo et la théologie, je me suis beaucoup intéressée à la question des preuves de l’existence de Dieu, à l’évolution du discours vis à vis d’elles, je pense que ça m’aurait beaucoup intéressée de voir les réactions au darwinisme et la façon dont les scientifiques se positionnent vis à vis des questions métaphysiques – et vice versa, l’attitude des religieux face à la biologie.
    Merci beaucoup pour tes commentaires qui m’aident vraiment à progresser, et m’encouragent à continuer, le regard que tu portes sur mes articles et photos compte beaucoup pour moi ! Passe une belle journée, au plaisir de te lire très vite !

  • J’en ai beaucoup appris sur le Grand Canyon avec ton article, merci 🙂 Même en y étant allée je ne savais pas beaucoup de ces choses ! Ta notion de “terre à nue” ne m’étais pas venue à l’esprit, mais maintenant que tu le dis, c’est vrai que c’est exactement ça ! Je ne savais pas qu’il existait un livre sur les accidents arrivés, c’est fou… En même temps, c’est si “facile” d’avoir un accident quand on côtoie tout ce vide… En parlant d’accidents, il y avait eu également ce terrible crash d’avions en 1956, je ne crois pas que tu en ai parlé (?)
    La tour à Desert Tower était fermée pour rénovation quand nous y sommes allés, j’étais déçue de ne pas avoir pu voir l’intérieur, je me console avec ta photo !
    Et comme toujours, très jolies images. Ça (re)donne envie ! 🙂

  • Oh, je ne savais pas pour le crash d’avion – j’imagine qu’il est dans Death at Grand Canyon, mais sincèrement je n’ai pas lu le livre en entier, juste quelques chapitres ! J’ai été marquée par l’histoire de la star hollywoodienne que les paparazzis poussent à s’approcher toujours plus près, et qui chute…
    Du coup Wikipedia m’a renseignée : https://en.wikipedia.org/wiki/1956_Grand_Canyon_mid-air_collision quelle histoire horrible !
    Merci beaucoup pour ta visite, à très vite pour de nouveaux rêves américains sur nos deux blogs 😉

  • Bonjour. Je suis restée admirative devant ce beau reportage que tu nous présentes là ! Ton récit est vraiment très intéressant, on y apprend beaucoup de choses nouvelles. Je poursuis ma lecture, sur tes autres voyages, c’est fort passionnant ! A bientôt. Martine.

  • Un grand merci, Martine, ça me fait vraiment très plaisir !

  • woaw super récit, tu m’as complètement happé dedans !! J’ai juste envie d’y partir de suite ! Ca fait déjà longtemps que je veux y aller ^^ Ton article m’a appris plein de chose et j’ai juste envie de tout découvrir =)

  • Bonjour :),

    Tout d’abord, je tiens à te dire que tes photos sont juste superbes, sublimes, merveilleuses, bref elles transportent et on sent vraiment la passion à travers tes clichés.

    J’ai une petite question, je vais m’y rendre en septembre, (south rim).
    Néanmoins quand je regarde les photos de certaines personnes, tout semble vide, sans barrières, sur l’une de tes photos tu es sur un rocher et tu sembles seule au monde. D’où ma question, y’a t’il quand même des endroits parmis les points de vues, qui sont un peu plus “sauvage” ? Je veux dire, être derrière des barrières remplis de touristes c’est inévitable dans les points de vue touristiques, mais je vois souvent des gens, hors des barrières… trouve t’on ces endroits le long des chemins qui mènent aux points de vues ou les gens escaladent simplement les barrières ?

    En tout cas, je ne connaissais pas l’histoire du grand canyon, je vais pouvoir raconter des petits passage à la personne qui va m’accompagner ! Je file de ce pas voir ce que tu as d’autre comme article!

  • […] pour le plaisir de marquer sa différence. Comme tout le monde ou presque, je rêvais de voir le Grand Canyon, les rochers mythiques de Capri ou les tortues et les plages des […]

  • Bonjour!

    Très intéressant.

    Si j’ai bien compris, le cours du Colorado ne contourne pas la montagne, mais l’a carrément traversée!
    En France, un fleuve présente ce même profil paradoxal. Il s’agit de la Meuse, qui a fait la même chose en s’étant immiscé au travers du massif des Ardennes.
    Cela nous parait défier la raison, un cours d’eau qui coupe au court, malgré le relief! mais c’est du fait qu’on éprouve des difficultés à se représenter les échelles de temps des phénomènes géologiques et leur chronologie.
    En fait, de ce point de vue, l’explication en est assez simple. Les Ardennes sont un massif très ancien faisant partie de la chaîne hercynienne qui s’est formée lors des deux dernières périodes de l’ère primaire: le Carbonifère allant de −359 à −299 Millions d’années et le Permien allant de −299 à −252 Millions d’années. A l’origine, celui-ci avait une altitude comparable à celle des Alpes.

    Ce Massif ardennais a subi ensuite une pénéplanation, une érosion qui l’a pratiquement transformé en plaine, pendant que la Meuse y établissait son lit sinueux en s’écoulant vers la mer. Puis au cours du Cénozoïque, ère qui a débuté il y a 66 millions d’années, une surrection a obligé la Meuse qui le traversaient en effectuant des méandres, à y recreuser son lit au fur et à mesure de la remontée du massif. Une surrection ou soulèvement tectonique est le processus géologique d’élévation en altitude de roches engendré par la tectonique des plaques. Il résulte soit de la collision entre plaques tectoniques, soit de l’allégement du sol suite à son érosion.
    Une conclusion que les géologues tirent de cet enchaînement et des datations correspondantes est que la Meuse serait le fleuve le plus ancien de la planète.

    Le Grand Canyon du Colorado est vraisemblablement le résultat d’un processus semblable.

    Ceci étant dit, une autre évènement beaucoup proche de nous reste pour moi plus énigmatique. Ca remonte à la fin des années soixante, début des années soixante-dix. Je me souviens d’un bref reportage -sans doute diffusé dans un journal télévisé, qui relatait la “performance” d’un instrumentiste -sans doute un trompettiste étatsuniens”. On le voyait avec son instrument du haut d’une falaise, émettre des sons qui rebondissaient en contrebas sur un “rideau” de parois verticales, faisant office d’une gigantesque chambre d’échos naturelle, avec laquelle il improvisait en virtuose un dialogue vertigineux.
    Depuis quelque temps, je cherche en vain sur internet de qui il s’agissait. Pris d’un doute, j’ai même chercher avec pour critère tromboniste, sans plus de succès! Si vous avez un tuyau à ce sujet, je vous remercie d’avance de m’en faire part.

    P.P.

    [email protected]

  • C’est fascinant ! Merci infiniment pour ces éclaircissements passionnants !

  • Bonjour merci pour le partage ,j’irai, j’en prendrais plein les yeux c’est même certain en avril 2019

    merci, Martine,

  • Je viens de passer une super soirée en vous lisant. Je suis actuellement à Flagstaff où il neige. J’attendrai quelques jours avant de redécouvrir Grand Canyon saupoudré de nombreux flocons. C’est la troisième fois que je reviens sur ce sublime site. Je ne m en lasse pas. En revanche, j’ai découvert Sedona que j’avais frôlé il y a 2ans. Une merveille !Je vous remercie pour vos commentaires et attends la suite. Merci de tout cœur.

  • Merci infiniment à vous, Jenny !

  • […] Miami. Sur ce blog, j’ai souvent raconté les paysages, les vertiges de l’Arizona entre cactus, canyons et apaches, les alligators dans les bayous de Louisiane, ou les îlets de Key West. Mais je ne vous […]

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