Itinera Magica

De Sorrente à Amalfi, la côte divine

Sommaire de l'article

 Sorrente, Positano, Amalfi. La route serpente à flanc de falaise, au-dessus de la Méditerranée radieuse. Les villages s’accrochent aux pentes fleuries, comme s’ils cherchaient à se pencher le plus loin possible au-dessus de l’eau, pour y mirer le reflet de leur blancheur festonnée de bougainvilliers et de citronniers. Chaque virage, chaque belvédère est une carte postale. Beaucoup disent que cette route de Sorrente à Amalfi longe la plus belle côte d’Italie, la côte des Dieux. Grecs, Romains, Ostrogoths, Lombards, tous ont été fascinés par la beauté de ces paysages, et y ont laissé leur empreinte. Cela restera un de mes souvenirs méridionaux les plus éclatants, les plus parfaits – ce sont des moments qui vous donnent envie de vivre pour toujours.

Positano, la perle de la côte amalfitaine

 

Sorrente, Amalfi, Positano : au sud de Naples court une des plus belles côtes du monde. Voyage en bord de la mer étincelante, à flanc de falaise, au coeur des villages couverts de fleurs.

A la fin du dernier article, je vous avais laissés à Pompéi, avec un crépuscule mélancolique sur les ruines antiques. Nous poursuivons désormais vers le sud, le long de la côte magique. Je passerai la nuit à Vico Equense, la porte de la péninsule sorrentine. Puis le lendemain, ce sera le chapelet de perles littorales : Sorrente, Positano, Amalfi – et au milieu, tous les petits villages ravissants dont les noms se mélangent, Praiano, Furore, Conca dei Marini. Chaque seconde est un émerveillement.
Positano ou Amalfi ? Comment choisir entre deux paradis ?

A Conca dei Marini, vision typique de la côte amalfitaine : mer bleue, fleurs roses, villages blancs…

 

Petit repère géographique : au sud de Naples, on trouve tout d’abord la péninsule sorrentine (Vico Equense, Sorrente), puis plus au sud, la côte amalfitaine (Positano, Amalfi), jusqu’à la grande ville de Salerne. En face de Naples, les îles d’Ischia et Procida ; en face de Sorrente, Capri.

Vico Equense et Sorrente

En quittant Pompéi, je traverse le port de Castellammare di Stabia, enflammé par le soleil couchant.

Le port de Castellamare di Stabia, au sud de Naples

 

Coucher de soleil sur le kiosque.

De l’autre côté de la baie, le Vésuve guette – le soir l’incendie d’ocre et de vermeil, comme si l’éruption recommençait déjà, et c’est une vision aussi fascinante que terrible. Je dors à l’hôtel Aequa à Vico Equense, et depuis le balcon de ma chambre, je vois le volcan sombrer dans la nuit et Naples s’illuminer. C’est une permutation cosmique entre l’ombre et la clarté, et je suis happée par cette vue hors du commun, par ces luttes célestes au-dessus du volcan. A cinq heures du matin, je mettrai mon réveil pour voir l’aurore sur Naples, le ciel empourpré, et c’est une vision à la Autant en emporte le vent, un décor peint.

Catalogue de ciels fabuleux depuis le balcon de ma chambre : la tombée de la nuit…

 

… le lever du jour…

 

… plein jour !

Recouverte d’une tonnelle végétale, la terrasse de l’hôtel donne sur le vide, sur la mer si bleue, et c’est un tremplin vers les merveilles du jour. Que la vie est douce ici. Tout donne envie de ne jamais repartir.

Le Vésuve entre les glycines

A quelques lacets azurés de là se tient Sorrente, la station balnéaire la plus courue de la côte. On est ici tout près de Capri, qu’on rejoint en trente minutes de ferry, tout près de Positano, qu’on gagne en voiture ou en bateau, tout près de Pompéi. Les voyageurs s’installent ici et rayonnent dans toute la Campanie. J’ai préféré dormir à Vico Equense, pour ses prix plus bas et ses vues plus spectaculaires encore sur le Vésuve. Mais je voulais voir Sorrente.

Arrivée sur Sorrente

 

Au coeur de Sorrente

La région est célèbre pour ses citrons absolument monstrueux (je n’exagère pas – je n’ai JAMAIS vu des citrons de cette taille, grands comme des melons), et Sorrente semble toute entière placée sous le patronage du fruit tutélaire.

Les citrons de la région…

Partout, on vend des citrons, du limoncello (liqueur de citron), du sorbet de citron, et une boisson que je n’ai goûtée nulle part ailleurs, et qui m’a totalement conquise : le jus d’orange pressée mélangé à du slushee de citron. On l’appelle granita, ou special drink, ou Sorrento drink, ou slush… Au bord des routes, au coin des rues, les marchands vous le proposent, et c’est toujours un délice. Mais le règne du citron ne s’arrête pas en si bon chemin – les façades sont jaune pâle, certains cafés proposent même des sièges en forme de glace au citron, les citrons en guirlande décorent les façades. J’ai l’impression d’avoir pénétré dans un citron géant.

Le fameux granita merveilleux

 

Sièges sorbet

Sorrente est la ville de Torquato Tasso (en V.F. Le Tasse), immense auteur du 16e siècle, à qui on doit l’épopée de la Jérusalem délivrée. Je vais admirer sa statue au milieu des calèches qui parcourent les rues claires et gaies.

Statue du Tasse dans sa ville natale, Sorrente

 

Calèches en coeur de ville

Mais parmi les hommes de pierre de Sorrente, la statue qui me touche le plus est celle de St François d’Assise, devant l’église qui porte son nom (San Francesco). Le mystique amoureux de la nature est représenté avec un oiseau qui prend son envol, bénissant toutes les créatures de Dieu. Le cloître de l’église, envahi par la végétation, est un havre de beauté paisible.

San Francesco, Sorrente

 

L’église au milieu des palmiers et cactus – tout ceci me rappelle tellement Palerme

 

Le cloître.

La ville s’arrête sur la falaise abrupte, et au loin, par-delà les eaux étonnamment claires et vives, on devine Capri, « l’île des délices ». C’est une promesse que j’irai bientôt cueillir – mais aujourd’hui, mon chemin continue vers Positano et Amalfi.

Sorrente penchée vers les îles

C’est une des plus belles routes que je connaisse. Je pense à la Pacific Highway californienne, vers Big Sur, et à la Corse. Traverser ainsi la péninsule sorrentine vers le sud, entre les pics rocheux et la mer, c’est une succession d’à pics efflorescents, de panoramas spectaculaires, de balcons bleus sur la douceur. On dit qu’ici, le gel ne vient jamais mordre les cactus et les bougainvilliers. Ici, c’est déjà ailleurs, et c’est si beau.

Route de Sorrente à Positano : un enchantement…

 

Marchand de fruits

 

La pointe de la péninsule sorrentine, vue depuis la mer

 

La péninsule sorrentine, petit air de Highway One

De Positano à Amalfi

Positano est à mes yeux le joyau de la côte amalfitaine. On a dressé sur les collines au-dessus de l’eau des empilements de maisons colorées, comme un château de cartes arc-en-ciel, on l’a garni de fleurs et de perspectives où la mer chatoie, et le soir, on l’a doucement éclairé de lampions et de guirlandes. Il est difficile d’exprimer le charme, la beauté de ce village. C’est celui qui m’a séduite, celui où je me suis juré de revenir. De Sorrente à Amalfi, j’ai adoré tous les lieux – mais Positano est le plus irrésistible de tous.

Arrivée sur Positano

 

Positano à la tombée du jour

Nombre de rues sont entièrement recouvertes par des arches de végétation – vigne vierge, lilas ou glycine, et des caoutchoucs géants donnent un air sauvage à la petite ville élégante. Tout est coloré, scintillant, et le port a des airs d’aquarelle quand la nuit tombe.

Tonnelle de bougainvilliers

 

Glycines

 

Port et plage de Positano

 

Atmosphère très douce en bord de mer

Je mange le soir au merveilleux restaurant Rada, niché dans la falaise, blanc et ouvert sur la Méditerranée. C’est un déferlement de perfection, j’ai l’impression d’avoir plongé dans un magazine. Positano me donne envie de rester mille fois plus longtemps, et je repars enchantée, un peu frustrée des heures trop rares.

Restaurant Rada

 

Cela donnerait presque envie d’être une blogueuse lifestyle, non ?

Jusqu’à Amalfi, on remarque le joli village de Praiano, et la plage de Furore, entre deux falaises (une des rares plages sur cette côte rocheuse escarpée). A Conca dei Marini, je tombe amoureuse du grand hôtel Il Saraceno, avec sa terrasse blanche sur la mer, qui donne follement envie de s’y marier, à la lueur des chandelles et de la lune.

Eglise de Praiano, typique de ces églises italiennes de bord de mer, acidulées et haut perchées – on les retrouve aussi en Ligurie

 

Terrasse du grand hôtel Il Saraceno, à Conca dei Marini

Puis vient Amalfi, la ville qui pleure sa gloire dévorée par les eaux. Difficile d’imaginer, quand on voit ce village de cinq mille âmes, qu’un jour cette cité en compta plus de soixante-dix mille, qu’elle était un des ports les plus puissants de l’Italie médiévale, une ville florissante, ouverte sur l’Orient, où l’or et les senteurs coulaient à flots.

Amalfi.

 

Amalfi, ses saints protecteurs ont échoué

Le destin d’Amalfi ressemble à un conte moral, tiré d’une légende enluminée, comme celui d’autres villes qu’on dit punies d’avoir été trop brillantes, trop orgueilleuses – d’avoir défié les Dieux par leur insolente prospérité. L’Atlantide, ou Vineta, en Scandinavie : les villes châtiées, les mythes qui font frémir l’échine. Amalfi leur ressemble. En 1343, la ville est tombée dans la mer.  Difficile de l’expliquer autrement. Ce sont des villes construites à même la roche, dans une région gouvernée par les caprices du volcan. En 1343, un séisme a secoué la Campanie, la falaise toute entière s’est écroulée, et Amalfi s’est effondrée dans la mer, corps et biens.

Imaginez ce que les séismes peuvent infliger à ces villes dressées sur la pointe des pieds, à même la roche…

 

Amalfi, aujourd’hui plus plane, moins raide que Positano ou Praiano – séquelles du grand effondrement de 1343

 

Rues d’Amalfi

La ville ne s’en est jamais vraiment remise. Un air de mélancolie très douce entoure la sublime cathédrale, qui a survécu au désastre, et dont les dorures, les mosaïques et les portes forgées à Byzance trahissent l’inspiration orientale. C’est un somptueux vestige de l’Amalfi triomphante.

Parvis de la cathédrale d’Amalfi

 

Boutiques près du petit port

C’est pour cela que l’Italie nous touche autant – pour les fantômes et les échos qui auréolent sa lumière estivale, pour les temples et les statues morcelées sous les fleurs, les rêves d’hier au bord de l’eau. Je sens à quel point je tombe amoureuse de ce pays magique.

Façade d’Amalfi

 

Ruelle et citrons

Et au prochain article, je vous emmène à Capri. Vous me suivez ?

Péninsule sorrentine, face à Capri…

Sorrente, Positano, Amalfi : préparer son voyage

Où dormir sur la côte amalfitaine ? Positano ou Amalfi ?

Côté Sorrente : Plutôt que de dormir à Sorrente, très vite prise d’assaut, je vous conseille Vico Equense, idéalement située entre Naples, Sorrente et la côte amalfitaine, d’où vous pouvez rayonner partout, où les tarifs sont plus bas et la vue sur le Vésuve sublime. J’ai dormi à lhôtel Aequa et j’ai été époustouflée par la vue sur la baie de Naples, depuis les chambres et la terrasse.  Il est également possible de rejoindre Capri depuis Sorrente.

Sur la côte amalfitaine : Positano ou Amalfi ? Positano est très pratique pour rayonner sur la péninsule sorrentine et la côte amalfitaine. Amalfi est très pratique si vous comptez poursuivre jusqu’à Ravello, la merveilleuse cité des collines.

Se déplacer sur la côte amalfitaine

Sorrente-Amalfi, en théorie, cela se fait en moins d’une heure et demi – mais vous pouvez (devez !) compter la journée au minimum. Ce sont des routes minuscules, encombrées, et où on veut s’arrêter tous les mètres. La circulation est très difficile, en raison d’une situation que j’ai du mal à comprendre : alors que la route est vraiment étroite et sinueuse, elle n’est pas interdite aux monstrueux bus de tourisme, qui se coincent à chaque virage, et créent des bouchons monstrueux. J’y suis allée le premier week-end de juin, et les embouteillages étaient déjà importants. Je n’ose imaginer ce que cela doit être en juillet-août… Je vous recommanderais d’éviter absolument la très haute saison, et de venir au printemps ou en automne, voire au coeur de l’hiver – ici, il ne gèle jamais, et la côte amalfitaine n’est de toute façon pas le meilleur endroit pour la baignade. Les plages sont rares (vous en trouverez à Sorrente et à Furore) – ici, on vient surtout pour la beauté incroyable des paysages, et le charme des villages. Si vous venez en juillet-août, ou tout simplement, si vous voulez éviter la route, prenez le bateau. Vous pouvez prendre le ferry ou des bateaux privés depuis Sorrente, Positano, Amalfi – tous sont reliés par des services de navettes publiques ou privées.

Itinéraire complet depuis Naples. Fractionnez le !

Le plus joli village de la côte amalfitaine ?

Positano. Objectivement et sans hésiter. C’est pour moi le summum du romantisme. Mais Amalfi est aussi ravissant, et tous le sont.

Spécialités de la côte amalfitaine

N’oubliez pas de goûter au “special drink“, le jus d’orange pressé au slushee citron. Vous serez conquis. Autres spécialités ? Le sorbet citron, le limoncello, la salade de poulpe, et la mozzarella di buffala, qui est fabriquée ici en Campanie. C’est de très loin la meilleure que je connaisse, car la vraie mozzarella, elle vient d’ici (appellation protégée) ! D’ailleurs, ici personne ne vous arnaquera en écrivant sur le menu “mozzarella” s’il s’agit de lait de vache : dans ce cas là, cela s’appelle “fior di latte”. La mozzarella, c’est la buffala, point. Variante ? La burrata, mozzarella crémeuse (elle aussi au lait de bufflonne), tout ausi délicieuse.

Combien de temps sur la côte amalfitaine ? L’itinéraire parfait

Prenez une semaine ou dix jours. Commencez par découvrir Naples et Pompéi. Explorez la péninsule sorrentine. Prenez le temps de découvrir Positano, follement romantique. Poursuivez la route jusqu’à Amalfi ou, mieux encore, jusqu’à la belle Ravello. Revenez sur vos pas et prenez le ferry pour Capri. Finissez en beauté sur l’île des dieux…

Quand vous aurez fini d’explorer la côte amalfitaine (si tant est que ce soit possible), partez pour Capri, si proche, si tentante… Je vous y emmène ? Capri, c’est par ici !

Epinglez moi !

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