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15 décembre 2025    /    

Le tour des glaciers de la Vanoise, sublime trek depuis Pralognan-la-Vanoise-

Le tour des Glaciers de la Vanoise ? Il fait incontestablement partie des treks les plus emblématiques et mythiques des Alpes françaises. Au plus près de la plus grande calotte glaciaire d’Europe continentale, au cœur du plus vieux parc national des Alpes françaises, et à la rencontre d’une faune d’une incroyable richesse, le tour des Glaciers de la Vanoise est une étape emblématique dans une vie de randonneur alpin.
Au cœur d’un paysage d’Alpes idylliques, belles comme un livre d’images, nous avons vécu en sept jours cette aventure qui restera parmi nos plus belles. Et pour cette boucle mythique, notre point de départ n’a jamais fait débat : Pralognan-la-Vanoise, village emblématique niché au pied des plus hauts sommets savoyards, porte d’entrée historique du Tour des Glaciers de la Vanoise (affectueusement surnommé TGV), où la montagne est belle comme un livre d’images.
Outre sa beauté, ce trek présente de surcroît le grand avantage d’être accessible, sans trop grande difficulté technique ou challenge physique. L’itinéraire que je vous propose, avec son découpage d’étapes en 7 jours, est à la portée de tout marcheur habitué à la randonnée dans les Alpes. Entrons ensemble dans un monde de pure féerie alpine, une semaine de beauté pure au coeur du Parc National de la Vanoise !

Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
Le tour des glaciers de la Vanoise : un trek sublime, au plus près de la calotte glaciaire…
Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
… à la rencontre de lacs mythiques, comme le lac des Vaches…
Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
… ou encore le lac blanc de la Vanoise…
Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
… à la rencontre d’une faune d’exception, au coeur du Parc National de la Vanoise !


Pralognan-la-Vanoise, l’un des plus beaux villages des Alpes

Notre randonnée a commencé et s’est achevée à Pralognan-la-Vanoise, au pied des glaciers.
Je suis tombée amoureuse il y a longtemps déjà de Pralognan-la-Vanoise en hiver, et j’avais hâte de le retrouver dans les fleurs de l’été. Souvent surnommé le « petit Chamonix savoyard », en raison de sa situation nichée au pied des plus hauts sommets de la Savoie, il fascine par la couronne de montagnes effilées et photogéniques qui le ceignent, comme la belle Aiguille de la Vanoise (2796 mètres). Si je savais dessiner, Pralognan-la-Vanoise m’inspirerait des images à la Samivel.

Le village est réellement l’un des plus beaux de Savoie à mes yeux : blotti sous les glaciers, il respire l’intemporalité, avec ses hameaux de toute beauté, ses chalets de bois et de pierre, ses bouquetins qui s’approchent parfois jusqu’aux maisons. C’est le point de départ historique du Tour des Glaciers de la Vanoise, et l’évidence s’impose dès l’arrivée : impossible de rêver meilleur endroit pour commencer une telle aventure.

Pralognan la Vanoise point de départ tour glaciers vanoise

Je vous suggère d’arriver la veille, de flâner dans le village, de contempler les sommets ou de faire une petite rando d’échauffement avant de partir… « Pralo » met immédiatement dans l’ambiance alpine ! Vous trouverez sur le site de Pralognan-la-Vanoise de nombreuses idées de randonnées.

Randonner sur le Tour des Glaciers de la Vanoise : un trek alpin idéal

Commençons par répondre à quelques questions qu’on m’a beaucoup posées sur Instagram lors de mon trek.

Quel itinéraire et quelle durée choisir pour randonner sur le tour des Glaciers de la Vanoise ?

Le Tour des Glaciers de la Vanoise n’a pas de durée “officielle”, ou de tracé gravé dans le marbre. C’est un itinéraire modulable, riche, qui se prête autant à des formats courts de trois ou quatre jours qu’à une grande boucle complète sur une semaine comme nous l’avons fait nous.
La Vanoise est très riche en sentiers et en refuges, offrant de nombreuses possibilités d’étapes. Certains choisissent d’ajouter des sommets, d’autres préfèrent les variantes plus techniques. Nous avons fait le choix d’un itinéraire accessible, et avons évité certains passages plus exigeants comme le Petit Mont Blanc, le col du Grand Marchet, ou encore le col de la Masse… A l’inverse, certains randonneurs choisissent le challenge et rajoutent des sommets à leur boucle.
Pour nous, le meilleur équilibre était une boucle de sept jours et six nuits : assez longue pour savourer chaque paysage sans se presser, assez douce pour éviter les étapes trop massives, assez complète pour avoir le sentiment d’un véritable grand tour. Bien sûr, comme tout trek, il a fallu faire des choix, mais l’itinérance que nous avons vécue était idéale pour ce que nous recherchions : la beauté pure, le souffle de liberté des glaciers, et le temps de les savourer. Je détaille nos étapes plus bas dans l’article.

Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
La Vanoise, immense, si riche, si belle ! Ici le champ de cairns en amont du Col de Chavière, un passage saisissant

Est-ce que le Tour des Glaciers de la Vanoise est un trek difficile ?

Parmi les chemins de randonnée des Alpes, je considère que le Tour des Glaciers de la Vanoise est un trek alpin accessible. Bien évidemment, il reste montagnard, avec du dénivelé, donc forcément plus intense et engageant qu’un GR652 sur les chemins de Saint Jacques ou qu’un GR736 dans les gorges du Tarn. Mais parmi les trois treks mythiques des Alpes (Tour du Mont Blanc, Tour des Glaciers de la Vanoise, Grand Tour de l’Oisans et des Ecrins), il est considéré comme le plus facile des trois. Pour avoir fait l’exigeant Grand Tour de l’Oisans et des Ecrins (GR54) à l’été 2024, et une partie du Tour du Mont Blanc juste après notre TGV lors d’un Tour du Beaufortain, j’ai nettement ressenti la différence, d’autant que le sens que nous avons choisi, inverse au sens classique, nous a permis de diminuer les dénivelés positifs et d’adoucir les étapes. Nous avions en général moins de 1000D+ par jour (autour de 700 en moyenne), ce qui reste accessible.

Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
Col de Chavière, un passage exigeant mais magnifique de ce trek. Un des rares passages qui m’a rappelé le GR54 par son caractère très alpin, mais le trek est dans sa grande partie très roulant et doux

Est-ce qu’il y a beaucoup de monde sur ce trek ?

Le TGV présente l’avantage d’être moins peuplé que le Tour du Mont Blanc, qui est selon moi victime de son succès et victime de surfréquentation sur certains passages (qui a fait le Col de la Croix du Bonhomme en été au milieu des groupes de 25 personnes sait ce que je veux dire). Le contraste entre les deux treks, que nous avons réalisés successivement, nous a marqués : sortir de la Vanoise et arriver sur le TMB, c’est un choc ! Je pense que le grand nombre de refuges présents en Vanoise, la multiplicité des étapes possibles, aide à répartir les flux et donner à chaque randonneur son moment de solitude en tête à tête avec les montagnes sublimes. J’ai ressenti la même chose sur le TGV et sur le GR54 : le sentiment privilégié d’arpenter un sentier qui, malgré sa popularité, reste exclusif et préservé.

Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
Nous avons souvent randonné dans la solitude sur le TGV. Ici le cirque glaciaire du Génépy, où nous étions seuls au monde.

Comment avons-nous géré nos sacs sur le Tour des Glaciers de la Vanoise ?

L’itinéraire que nous avons choisi ne permettait pas un portage de sac. Si certains refuges ont un accès routier possible (refuge de l’Orgère), d’autres sont complètement inaccessibles par la route (refuge de la Valette, refuge de l’Arpont, refuge du Col de la Vanoise). Pour nous qui recherchions une montagne plus préservée, c’était une bonne chose : cela signifiait plus de solitude et d’exclusivité. Mais cela signifie aussi qu’il fallait être suffisamment en forme, sans problème de dos, pour pouvoir porter son sac toute la semaine. J’ai vu que de nombreuses agences proposaient des TGV aménagés avec transport de bagages, ce qui est est bien pour les personnes souffrant de pathologies incompatibles avec le port d’un gros sac à dos. Cela est super pour rendre le TGV accessible au plus grand nombre, mais cela limite votre choix d’itinéraire et peut vous priver de très belles parties du trek. Donc si vous êtes en forme, j’ai tendance à vous encourager à porter votre sac : cela vous rend plus libre du choix de l’itinéraire et vous permet d’accéder à des refuges sublimes et plus sauvages.

refuge de la valette
Le sublime refuge de la Valette : aucun accès routier possible

En dormant en refuge et non en bivouac, le poids est limité : nos sacs pesaient chacun une douzaine de kilos une fois chargés avec 2 litres d’eau, mais nous avions du matériel photographique (objectifs, batteries, chargeurs) – sans matos photo, nous aurions été en dessous des 10 kilos. De plus, porter son propre sac permet de faire des économies, car vous ne payez pas le transport de bagages.
La Vanoise n’est pas un parc qui se prête bien au bivouac, car il est très réglementé et restreint – je vous en parle plus dans la suite de l’article. Côté budget, les prix varient de refuge en refuge, mais au moment de notre trek (été 2025), une nuit en refuge avec dîner et petit-déjeuner coûtait autour de 60/65 euros, et le pique-nique du lendemain à emporter, autour de 10/12 euros.
Bref, si votre santé (poids du sac) et votre budget (prix des refuges) le permettent, je vous recommande l’option que nous avons choisie : dormir en refuge, mais porter votre sac vous-même.

Quels départs sont possibles sur le Tour des Glaciers de la Vanoise ?

Parce que le TGV est une boucle, plusieurs départs sont possibles sur ce trek : Pralognan-la-Vanoise bien sûr, Val Cenis, Termignon, Modane… Vous trouverez de nombreuses suggestions et tracés sur le site Rando Vanoise, ici le lien vers notre itinéraire de Tour des Glaciers de la Vanoise au départ de Pralognan (dans le sens inverse du nôtre) avec tous les tracés GPX.
Pralognan-la-Vanoise est le départ historique et emblématique, et pour moi qui suis sensible aux traditions alpines et désireuse de mettre mes pas dans ceux des pionniers, il était une évidence. Je le trouve d’autant plus approprié qu’il permet de se plonger au cœur de l’ambiance Vanoise dès le début, de façon très spectaculaire et marquante : que vous commenciez par le lac des Vaches et le Col de la Vanoise, par le Refuge de la Valette, ou par le refuge de Péclet-Polset, c’est sublime. Si vous ne souhaitez faire qu’un petit tour, du type 3-4 jours, je vous conseille de vous concentrer sur cette partie : les étapes autour de Pralognan nous ont éblouies.
L’avantage du départ depuis Modane est la possibilité d’arriver en train, l’inconvénient est que ces étapes de transition gare/trek sont moins esthétiques que d’autres. Je ne les recommande que si vous avez du temps (une semaine), pas pour un trek de trois ou quatre jours : vous consacreriez trop de temps à des étapes utilitaires sans entrer dans le vif du sujet.


Randonner sur le tour des glaciers de la Vanoise, un sublime trek au départ de Pralognan-la-Vanoise en Savoie.
Au col de la Vanoise


Notre tour des Glaciers de la Vanoise en 7 jours : étapes et itinéraire

Voici notre itinéraire pour un Tour des Glaciers de la Vanoise d’une semaine, en 7 jours et 6 nuits.

Jour 1 : Pralognan-la-Vanoise → refuge de la Valette

Arriver à Pralognan-la-Vanoise, c’est être déjà en voyage. Nous allons saluer l’emblématique statue de bouquetin (en attendant de les rencontrer en vrai), faire nos dernières courses sur le petit marché coloré, admirer les sommets que nous allons côtoyer. Puis nous prenons une navette pour nous rapprocher de notre départ : le Parking des Prioux.
Depuis la rivière, nous commençons l’ascension vers le refuge de la Valette. Très vite, nous croisons les premiers bouquetins : emblèmes du parc, ces silhouettes tranquilles et puissantes donnent immédiatement le ton.

La montée vers le refuge de la Valette est une très belle entrée en matière. Au milieu des cascades, nous montons des alpages aux rochers sculptés, en croisant une faune déjà très abondante, marmottes, rapaces, bouquetins. À notre arrivée au refuge de la Valette, c’est un choc esthétique : le refuge est perché au milieu d’une prairie alpine suspendue, entre falaises et glaciers, et des dizaines de bouquetins broutent tranquillement. J’ai l’impression d’avoir plongé dans un rêve. Cette première soirée est sublime.

Le Parc national de la Vanoise propose ce soir-là une animation sur les bouquetins, passionnante. Nous avons le plaisir de toucher des cornes, tombées naturellement lors de la mue, et de discuter avec le directeur du Parc de l’évolution des effectifs de cet animal emblème : le parc a merveilleusement su le protéger et lui permettre de s’épanouir.
La soirée continue autour d’un dîner bio et local hyper savoureux. “On travaille avec une trentaine de producteurs différents, en direct”, nous raconte le gardien dont on mesure l’engagement et l’ancrage dans le territoire de la Vanoise. Une première nuit inoubliable !

Ce refuge restera un des plus beaux du trek, un véritable choc esthétique.

Jour 2 : refuge de la Valette → refuge de Péclet-Polset

Nous commençons la journée par un sublime sentier en balcon. La calotte glaciaire de la Vanoise nous fait face, l’Aiguille de Péclet se dresse majestueuse et nous avançons vers elle avec bonheur, en passant par le ravissant lac de Chalet-Clou.

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Lac de Chalet-Clou

Puis nous choisissons de ne pas aller au plus court, et d’accepter de rallonger un peu notre étape pour passer par un site sublime au plus près des glaciers : le cirque glaciaire du Génépy, immense amphithéâtre de roche et de glace où les gemmes bleutés semblent suspendus au-dessus de nos têtes. Je suis subjuguée par la beauté des lieux.

Nous traversons des alpages idylliques en descendant vers le chalet de Rosoire, puis nous faisons halte à l’alpage de Ritord pour une pause sérac. Connaissez-vous cette spécialité alpine issue du petit lait ? C’est frais comme un nuage, et ça se marie aussi bien avec du salé que du sucré !

La dernière montée vers le refuge de Péclet-Polset se déroule parmi des dizaines de marmottes peu farouches et leurs cousines herbivores plus imposantes : des troupeaux de vaches placides, que nous traversons dans le tintement des cloches.

Apprécié des alpinistes comme des randonneurs, le refuge de Péclet-Polset est un beau balcon sur les glaciers, et on y savoure une douche chaude et une croziflette bienvenue. On s’endort heureux !

Jour 3 : refuge de Péclet-Polset → refuge de l’Orgère

J’attendais avec impatience cette journée, et la météo me fait un beau cadeau : alors que nous nous réveillons dans la purée de pois, nous choisissons de prendre une heure pour laisser au brouillard une chance de s’en aller, et un ciel bleu éblouissant vient accompagner notre sentier. A deux pas du refuge de Péclet-Polset, nous découvrons l’un des plus beaux lacs des Alpes : le Lac Blanc de la Vanoise. Une pépite turquoise posée dans un décor de haute altitude, minéral et sublime, un vrai joyau !

Nous revenons sur nos pas et entamons la montée vers le Col de Chavière dans un univers minéral et solitaire, presque extraterrestre : nous traversons un immense champ de cairns qui semble l’œuvre de trolls des montagnes. La montée est légèrement vertigineuse sur la fin, un règne de pierre abrupte et de grands espaces. Au sommet, à 2786 m, la vue est sublime.

Nous redescendons vers le lac de la Partie, un petit lac vert moins spectaculaire que son cousin du matin, dans un très beau plateau dont la traversée est très douce, avant de descendre dans la forêt menant au refuge de l’Orgère.

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Situé en vallée, le refuge de l’Orgère est cosy, confortable, un havre de paix ourlé au bord des alpages. Changement d’ambiance après la Valette et Péclet-Polset, tous deux nichés au plus près des sommets. On savoure une délicieuse tarte à la myrtille, parce que ce sont les vacances à la montagne !

Jour 4 : refuge de l’Orgère → refuge de Plan Sec

Pour passer de l’Orgère à Plan Sec, deux options : un sentier très alpin et escarpé par le Col de la Masse à 2923m, ou la version tranquille par le Col du Barbier, sur les sentiers en balcon communs à la Grande Traversée des Alpes (un autre trek qui me fait rêver !). Nous choisissons cette deuxième solution : nous avons envie de douceur.
Nous quittons le refuge par un sentier forestier qui traverse des hameaux de toute beauté avant de déboucher sur un sublime sentier en balcon, fleuri et panoramique. Nous marchons face aux Aiguilles d’Arves, et surtout face à la reine du jour : la Dent Parrachée, sommet emblématique qui nous accompagnera longtemps.

Les lacs de Plan d’Amont et Plan d’Aval offrent un intermède bucolique et poétique, d’autant qu’ils sont entourés de sources et de cascades rieuses.

Cette atmosphère très aquatique est réjouissante, et une belle entrée en matière avant d’arriver au refuge de Plan Sec, un énorme coup de coeur. La vue est merveilleuse, le refuge magnifique avec ses dalles d’ardoise, l’atmosphère douce et enveloppante. Et le dîner… fromages locaux, fromage blanc aux myrtilles – un luxe en refuge, qu’on doit à l’accès routier ! – et une crème brûlée flambée en direct, c’est notre meilleur repas et on en profite.

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Jour 5 : refuge de Plan Sec → refuge de l’Arpont

Chaque itinérance a sa journée de galère, et pour nous, ce fut celle-ci. Nous partons pleins d’espoir sous un ciel changeant… puis la pluie nous rattrape, et pas qu’un peu. Nous slalomons entre les orages, attendant à l’abri sous des rochers que la foudre s’éloigne pour traverser les parties exposées sur les crêtes. Les cascades sont magnifiques, mais nous sommes déjà tellement sous l’eau que la distinction cascade/reste du monde nous semble brouillée ! Les moutons sont aussi trempés que nous. Un énorme impact de foudre tombe près de nous, nous nous abritons quelques minutes sous le porche d’un chalet d’alpage, en priant la statuette de Saint Antoine, patron des voyageurs, de nous préserver de la colère du ciel !

L’arrivée au refuge de l’Arpont est un soulagement immense. Le refuge est célèbre pour sa vue magnifique, avec une grande terrasse ouverte sur les sommets. Nous dégustons une crêpe pour nous remettre de nos émotions, puis la soirée se transforme en fête : chants, danse, randonneurs soulagés d’avoir échappé à la pluie. On joue aux cartes, on révise nos classiques 80’s et on reprend des forces.

Jour 6 : refuge de l’Arpont → refuge du Col de la Vanoise

Quelle journée, quelle magie… Cette étape restera une des plus belles randonnées de ma vie, une perpétuelle jubilation. Nous communions dans l’adoration alpine !

Après avoir quitté le refuge de l’Arpont, nous arrivons dans un gigantesque cirque glaciaire rempli de bouquetins, spectaculaire amphithéâtre au pied du glacier de Chasseforêt, dans une ambiance de haute montagne où les nuages viennent s’accrocher aux sommets bleutés.

Nous marchons au plus près de la calotte glaciaire de la Vanoise, la plus grande d’Europe continentale hors Islande, hypnotisante : un continent de lumière drue qui s’ouvre à nos regards émerveillés.

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Puis la ribambelle des lacs des Lozières apparaît, tous plus beaux les uns que les autres, prétextes à des jeux de reflets et des rochers moussus.

Nous continuons sur des sentiers panoramiques d’une beauté inouïe, et arrivons en plein milieu d’un véritable festival de bouquetins : partout autour de nous, au milieu des chemins, jeunes et adultes, étagnes et bébés, ils nous réjouissent.

L’arrivée au col de la Vanoise est précédée par une nouvelle série de lacs magiques, juste sous le col. Le torrent de la Vanoise s’étale en tresse dans les immensités sauvages et tisse tout un réseau d’étendues d’eau aux couleurs changeantes.

Enfin apparaît le refuge du col de la Vanoise, silhouette solitaire posée au plus près des glaciers, où l’accueil est chaleureux et le repas vraiment savoureux. Quelle journée parfaite… c’est pour ça qu’on fait de la randonnée !

Jour 7 : refuge du Col de la Vanoise → retour à Pralognan-la-Vanoise

Je savais que le dernier jour nous réservait un dernier éblouissement, avec un des lieux les plus iconiques des Alpes, une véritable carte postale grandeur nature : le lac des Vaches et sa marelle de pierre. Entre glacier et ciel, ce chemin de dalles d’ardoise court au milieu de l’eau, incroyablement photogénique et poétique. Aucune déception, le lieu est à la hauteur de sa réputation : il est splendide.

 

Ce lac est véritablement la « tour Eiffel » de Pralognan-la-Vanoise, et on comprend pourquoi ! Le lac des Vaches est très célèbre, et facilement accessible depuis Pralognan-la-Vanoise en été car les remontées mécaniques épargnent une bonne partie du dénivelé. Il peut y avoir beaucoup de monde au cœur des vacances d’été. Nous l’avons eu pour nous seuls (je n’ai pas retouché mes photos en enlevant des gens, nous étions vraiment seuls au monde – la preuve en vidéo sur Instagram !) en dormant au refuge du Col de la Vanoise et en venant tôt le matin : la plupart des randonneurs arrivent après l’ouverture des remontées. Encore une bonne raison de faire le trek dans ce sens !

La descente vers Pralognan traverse un paysage d’îlots alpins, de cascades, de ruisseaux, de troupeaux blancs en harmonie avec les sommets enneigés. C’est beau à en pleurer. Qu’est-ce que j’ai aimé cette semaine…

Nous rentrons dans le village par ses hameaux, une douce descente vers la civilisation. Nous sommes émus et heureux.

Le trek se termine autour d’un bon repas au restaurant Le Plan B, la plus savoureuse des conclusions : j’avais envie de salade, de fruits et de produits laitiers, les choses qui manquent souvent dans les refuges de montagne !

Les plus beaux lacs du Tour des Glaciers de la Vanoise

Certains treks se lisent comme une histoire de sommets. Celui-ci se lit aussi comme une histoire de lacs. Tout au long du Tour des Glaciers de la Vanoise, l’eau est partout, sous toutes ses formes : glaciers, torrents, cascades, ruisseaux et lacs. Chaque journée apporte sa nouvelle pépite. Le Lac Blanc de la Vanoise fait réellement partie des plus beaux lacs des Alpes que j’aie jamais vus. C’est un lac inouï, extraordinaire, un gemme posé dans un décor de haute altitude entre roches et névés, d’une teinte presque irréelle.

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Beauté irréelle de ce lac

J’ai aimé les reflets des montagnes dans les lacs des Lozières, et les entrelacs du Col de la Vanoise, qui ont des airs de lande écossaise, de rêve elfique néozélandais – ici l’imaginaire est débridé.

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Linaigrettes autour du Col de la Vanoise
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Lacs des Lozières

Les lacs de Plan d’Amont et Plan d’Aval sont des lacs de barrage, donc artificiels, mais j’ai adoré leurs teintes turquoises et les chapelets de fleurs qui les entourent.

La palme du plus beau reflet va pour moi au petit lac de Chalet-Clou, où se reflète l’Aiguille de Péclet.

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Lac de Chalet-Clou

Et bien sûr, il y a l’icône absolue, le lac des Vaches, traversé par sa marelle de pierre, symbole de Pralognan-la-Vanoise. Réjouissant !

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Incroyable lac des Vaches à Pralognan-la-Vanoise

Faune et glaciers : au coeur du Parc national de la Vanoise

Ce qui m’a le plus fascinée sur ce trek, c’est la profusion de vie sauvage. Je n’ai jamais vu autant de bouquetins et de marmottes. Omniprésents, ils nous accompagnent tout au long du trek, sans bien sûr que nous cherchions à interagir avec eux : ce sont des animaux sauvages, il ne faut ni les nourrir, ni les déranger, ni rechercher le contact.

randonnée tour des glaciers de la vanoise
Il est important de ne pas chercher à nourrir cette adorable boule de poils, et de la laisser tranquille
bouquetin vanoise
Rencontres magiques en plein sentier

Fondé en 1963, le Parc national de la Vanoise, le plus ancien des parcs nationaux de France, joue un rôle essentiel dans cette abondance animalière. Il est frontalier avec le parc national du Grand Paradis en Italie (le plus vieux parc national alpin tout court, constitué d’abord en réserve de chasse par le roi Victor-Emmanuel en 1856, devenu parc national en 1922). Ensemble, ces deux espaces d’exception forment la plus grande zone protégée continue des Alpes. C’est un cœur sauvage immense, où la faune a retrouvé sa place.

C’est la Vanoise qui a sauvé le bouquetin. En 1961, le bouquetin, trop chassé, était presque en état d’extinction dans les Alpes françaises, ayant disparu de tous les massifs… sauf la Vanoise. C’est à partir des effectifs du parc de la Vanoise que l’espèce a été réintroduite partout, nous permettant de profiter de sublimes rencontres avec les icônes cornues dans l’ensemble de la chaîne. Le bouquetin est aujourd’hui un emblème très fort du territoire, notamment du village de Pralognan-la-Vanoise, et le voir aussi souvent pendant le trek donne encore plus de sens à cette belle histoire de protection réussie.

pralognan
Le bouquetin veille sur Pralognan-la-Vanoise

Et bien sûr, il y a l’omniprésence de la glace. La calotte glaciaire de la Vanoise est la plus grande d’Europe continentale hors Islande, et certaines journées nous font littéralement marcher à ses pieds. Le cirque glaciaire du Génépy et celui du glacier de Chasseforêt ont été des moments forts, tout en étant pourtant sur des chemins faciles, bien loin de l’alpinisme où j’ai d’ordinaire l’habitude de côtoyer la glace. La facilité d’accès à ces paysages glaciaires est impressionnante sur cet itinéraire. On a le sentiment d’être dans une haute montagne très engagée, tout en restant sur un trek balisé et accessible.

randonnée tour des glaciers de la vanoise
Face aux glaciers

Randonnée au cœur du Parc National de la Vanoise : la réglementation sur le Tour des Glaciers

Chaque jour de ce trek, nous entrons dans le cœur du Parc national de la Vanoise. Les petits drapeaux français peints sur les rochers signalent l’entrée en cœur de parc, un trésor national placé sous notre responsabilité collective, et qui implique une réglementation à respecter.

Le cœur du parc est soumis à une réglementation stricte :
pas de feu,
pas de drone,
pas de chiens, même en laisse,
pas de cueillette,
pas de VTT,
pas de bivouac libre.
Le bivouac n’est autorisé que sur réservation, près de certains refuges, sur des emplacements dédiés.


Ces règles permettent de préserver la faune, la flore et les paysages exceptionnels que l’on traverse. Ici, pas de feu, pas de barbecue, pas de cueillette de fleurs ou de plantes, pas de ramassage de pierres ou de souvenirs : le paysage doit rester intact. Les chiens sont interdits, même tenus en laisse ou transportés dans un sac, pour protéger la faune sauvage des dérangements. Les drones sont proscrits, pour garantir la tranquillité des animaux et des lieux. Il est également demandé de rester sur les sentiers balisés et d’éviter les raccourcis dans les pentes pour limiter l’érosion.

Le bivouac sur le Tour des Glaciers de la Vanoise ?

Le bivouac fait l’objet d’une attention particulière. Dans le cœur du parc, il n’est pas autorisé partout, et ce n’est pas un droit automatique. Il est uniquement possible à proximité de certains refuges gardés, sur des emplacements dédiés et sur réservation. La tente ne peut être montée qu’en fin de journée (19h) et doit être démontée au petit matin (avant 9h). En dehors de ces zones précises et de ces créneaux, le bivouac est interdit. Cela signifie qu’il faut absolument planifier son itinéraire, réserver ses nuitées et ses éventuels emplacements de tente, et ne pas imaginer pouvoir planter sa tente librement où l’on veut. Bref, pour répondre à une question qui m’a beaucoup été posée : vous pouvez bivouaquer sur le Tour des Glaciers de la Vanoise, mais seulement sur réservation, proche de certains refuges, et il faut absolument prévoir son itinéraire pour faire les réservations, d’emplacement et/ou de repas si vous le souhaitez.

bivouac tour des glaciers de la vanoise
Zone de bivouac autorisée au refuge de la Valette.

Enfin, la règle la plus simple et la plus importante reste celle-ci : ne rien laisser derrière soi. Tous les déchets doivent être redescendus en vallée, même les plus petits, même ce qui pourrait sembler “biodégradable”, comme un trognon de pomme. Ce cadre préservé est un trésor, et le respecter fait pleinement partie de l’expérience du Tour des Glaciers de la Vanoise. Marcher dans un parc national, c’est accepter de se plier à ces règles, pour transmettre les bouquetins, les marmottes, les rapaces et les glaciers aux futures générations.

Marmotte en Vanoise
Ne rien laisser chez elles

Le tour des glaciers de la Vanoise, un rêve de randonnée

Ce trek restera pour nous une révélation.
La beauté lumineuse des glaciers, la profusion de faune amicale, la variété infinie des paysages, les lacs d’une teinte presque irréelle… La Vanoise nous a offert un voyage alpin d’une intensité rare. Je sais que j’y reviendrai.

tgv vanoise
Avec Adrien, fabuleux ami et compagnon de randonnée

Un très grand merci à Pralognan-la-Vanoise, et tout particulièrement à Marina, et au Parc National de la Vanoise, pour leur soutien à cette aventure. Merci à Adrien qui a été un merveilleux compagnon de trek, comme toujours.

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