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Montclar, station de ski authentique et solidaire

Saint Jean Montclar ? Ce n’est pas qu’une belle station de ski familiale des Alpes du sud, nichée sur les hauteurs du lac de Serre-Ponçon. Au-delà des panoramas imprenables et de l’ensoleillement provençal, on vient skier ici pour soutenir un projet hors normes. Montclar est la seule station auto-gérée d’Europe. Alors que sa fermeture était annoncée, les habitants l’ont sauvée en investissant collectivement dans les remontées mécaniques et les canons à neige, et en devenant gestionnaires de leur station. Une aventure humaine unique, un village plein de charme et une offre touristique de qualité : Montclar incarne tout ce que j’aime. J’ai eu beaucoup de plaisir à la découvrir le week-end dernier avec mon amie Amandine alias Lykorne Illettrée. C’est un reportage qui me tenait à cœur, un endroit dont j’avais hâte de vous parler.

Bienvenue à Montclar.

Montclar, une station de ski familiale dans les Alpes du soleil
station de ski familiale alpes du sud

Montclar, c’est un petit village des Alpes de Haute Provence, sur les hauteurs de la Vallée de la Blanche. J’étais passée tout près, l’été dernier, lors de mon séjour à Sisteron, et j’étais tombée amoureuse du lac de Serre-Ponçon et des panoramas déployés par les sommets qui le surplombent.

Le plus bel atout de la station Montclar, c’est cette situation géographique privilégiée, cette vue superbe sur le lac et les montagnes environnantes. On dit souvent que les stations des Alpes du Nord sont plus encaissées, et que les Alpes du Sud ont les panoramas pour elles. A Montclar, on trouve tout ce qu’on vient chercher quand on skie en Provence : les vues dégagées, et la lumière généreuse.

Montclar, ski soleil et solidarité.

Mais ce soleil qui réchauffe Montclar représente aussi une menace pour son domaine skiable. Le climat change, la limite pluie-neige monte toujours plus haut… et Montclar avait toujours moins de neige en bas des pistes. Météo défavorable, problèmes techniques graves, mauvaise gestion et communication… Montclar a enchaîné les mauvaises années, et après une saison 2016-2017 catastrophique, le couperet est tombé : la station devait fermer.

Montclar, l’aventure humaine
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Fermer une station de ski, qu’est-ce que ça signifie ?

Cela veut dire que des centaines de personnes perdent leur emploi, directs et indirects.
Que ceux qui ont mis toutes leurs économies dans leur commerce, leur hôtel, leur restaurant, n’ont plus rien : leur bien a perdu toute valeur et se retrouve invendable.
«Montclar, c’est toute notre vie, et sans le ski, plus personne ne pourrait gagner sa vie ici. La saison d’été ne suffit pas. Nous aurions tous fait faillite et des centaines d’emplois auraient disparu. » Pour les habitants de Montclar, le constat est net : fermer la station, c’est tuer le village. Quand les gens ne peuvent plus vivre à la montagne, ne peuvent plus y gagner leur vie l’hiver et assurer un avenir à leurs enfants, les sommets se désertent et les campagnes se meurent.

Rester vivre ici, entre montagne et Provence, au dessus de Serre-Ponçon.

Déjà dans les années 70, c’est pour ça qu’on a créé les stations de ski : pour contrer l’exode rural et permettre aux habitants des montagnes de rester chez eux, d’avoir une activité qui leur permette de valoriser les longs, longs hivers enneigés où l’agriculture est impossible. Montclar était née en 1971 de la volonté d’un maire qui avait voulu préserver le mode de vie de ses habitants. Pas de barres d’immeubles, pas d’usines à ski, mais une station-village familiale et authentique où les gens se sentent bien.
Montclar, c’est une station sans promoteur immobilier, sans monstre de béton et machine à fric : ici, c’est une histoire de famille. Jugez plutôt : les trois hôtels de la station appartiennent à deux sœurs et un frère. Leurs enfants sont déjà très impliqués dans le travail et espèrent reprendre un jour ces établissements. L’un des magasins de sport appartient à un père et son fils ; les deux autres, à deux frères. Et les pisteurs, les dameurs, les moniteurs de ski, le boulanger, les autres restaurateurs… ? Tous des amis, une grande famille solidaire. Ici tout le monde se dit bonjour dans la rue, se connaît depuis des décennies et se soutient. Je vous parlerai plus longuement de ces gens chaleureux et conviviaux, de ces belles rencontres.

Lionel, Odile et Alain, trois des piliers de la sauvegarde de Montclar. Des gens adorables et passionnés.

Pour les habitants de Montclar, c’était une évidence : on ne pouvait pas laisser le village mourir. Il fallait reprendre la station. Un après-midi, tout le monde s’est réuni, et s’est demandé : « et toi, tu peux mettre combien ? » Après trois mauvaises années, les poches étaient presque vides, mais chacun savait qu’il en allait de la survie de Montclar. Une immense partie des commerçants et des habitants ont participé – ainsi que des gens de la vallée, qui savaient que Montclar, avec son beau domaine skiable, son offre hôtelière, son attractivité, était une locomotive de la région, et que si Montclar coulait, toute la vallée de la Blanche risquait de couler avec lui. Ils ont réuni deux-cent onze mille euros, assez pour proposer un projet de reprise. Désormais, la station de Montclar serait gérée par un collectif, Montclar Domaine Skiable, composé des habitants, des commerçants, des hôteliers. La seule station auto-gérée d’Europe. Une fois la machine lancée, la région est venue soutenir le projet avec une belle subvention. Réparer les remontées mécaniques, resécuriser les pistes, et surtout, investir dans des canons à neige performants, voilà la tâche dans laquelle tout le village s’est lancé.

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Ils racontent le temps et l’énergie qu’ils ont dépensé sans compter, la solidarité sans faille. Impossible d’être égoïste, tout le monde était embarqué sur le même navire, et il fallait se donner à fond. Installer les canons, construire les retenues d’eau, s’assurer que l’eau coule, rénover et décorer la station, préparer des activités, refaire le site web, lancer des campagnes de communication, reprendre l’office du tourisme, accueillir les visiteurs, répondre aux appels et aux mails… un million de tâches à prendre à bras le corps, jour après jour. Mi-décembre, la neige est tombée, et la station a ouverte. Leur travail force le respect et le succès est au rendez-vous : la saison a très bien démarré. C’est sans doute parce que les visiteurs se sentent accueillis et choyés dans cette station familiale, où personne n’est anonyme et tout le monde se dit bonjour. L’ambiance est chaleureuse, et l’offre touristique étonnamment riche pour une station de petite taille. Montclar compte de nombreux clients fidèles. Ils viennent en couple, puis avec leurs enfants, et parfois même leurs petits-enfants… c’est une station où les gens se sentent à la maison. Pourvu que ça dure. Montclar le mérite tellement.

Pourquoi aller à Saint Jean Montclar, et qu’y faire ?
Que faire à Montclar – ski saint jean montclar – station de ski familiale alpes du sud

Sports d’hiver : le ski, le snowboard… mais pas seulement

Nous sommes bien dans les « Alpes du soleil », et le domaine skiable Montclar déploie une beauté visuelle rare au-dessus des vallées ensoleillées. Quand le soleil se couche sur les mélèzes roussis, c’est sublime. Quand on quitte les pistes pour aller faire des raquettes sur la crête et surplomber toute la vallée blanche, c’est à tomber par terre.

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Un grand sentiment de liberté. L’été, ce sont des chemins de randos autour de lacs et de terriers de marmottes.

Le beau domaine s’étend entre 1400 et 2500 mètres et compte 50km de pistes (33 pistes de tous niveaux, vertes, bleues, rouges et noires, avec principalement des bleues et rouges). L’enneigement est désormais stable sur la partie basse de la station, grâce à de nouveaux canons à neige performants. En haut, entre 2000 et 2500 mètres, c’est la haute montagne, et le problème ne se pose pas. La partie haute du domaine est incroyable : on franchit une crête appelée la Brèche, et à 360° à la ronde, c’est un panorama inouï. Tout en haut, au fort de Dormillouse, le regard porte jusqu’au barrage de Serre-Ponçon.

Ski au dessus de Serre-Ponçon avec Lionel, notre super moniteur de ski

Si vous êtes un vrai fana du ski rêvant d’avaler des kilomètres, il vous faudra sans doute un domaine plus vaste que Montclar – allez dans ce cas dans une station type Serre-Chevalier ou l’Alpe d’Huez. Mais si vous pratiquez un ski familial tranquille, et que vous préférez les petites stations, ce domaine vous suffira largement, et vous apprécierez les tarifs doux et l’ambiance village.
Si vous êtes dans la catégorie « rider » (ce qui n’est pas mon cas, mon Dieu mon Dieu), sachez que les hors-pistes de Montclar sont très prisés au sein de la communauté. Des pentes bien raides et assez fabuleuses partent de la crête, et Montclar est réputée pour cela. Pour ce qui est du test, j’ai passé mon tour.

Tarifs : à partir de 24 euros la journée en passant par le site internet de Montclar. Forfait famille intéressant : 6 jours, 4 personnes dont au moins un enfant, 464 euros. L’ESF assure des cours individuels, collectifs et handiski, jetez un coup d’œil sur le site pour en savoir plus.

Nous avons eu le privilège de faire une matinée de ski avec le boss de l’ESF, Lionel, et de l’avoir rien que pour nous – c’était génial. Qu’est-ce qu’on se sent en confiance et qu’est-ce qu’on progresse avec un moniteur ! Je sens que je ne vais plus pouvoir m’en passer. En plus, Lionel est adorable, lui aussi investi à fond dans la reprise de la station (il est le directeur du collectif), et ses deux enfants se sont engagés dans les métiers du sport et de l’hôtellerie. La passion de la montagne est contagieuse ici !

Raquettes, animaux et étoiles
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Mais à Montclar, on ne vient pas que pour le ski. Mon énorme coup de cœur, cela a été les raquettes. Les sentiers de raquette conduisent au-delà du domaine, dans un paysage naturel préservé féerique, où vous verrez des traces de renard, de lièvre… Une partie des chemins de raquette sont damés et très bien balisés, ce qui vous permet d’y aller seul, en autonomie. Mais pour aller plus loin et voir plus de choses, nous avons été accompagnées par un passionnant guide de montagne, Stéphane (je te file même son 06, dans ma grande mansuétude : 06 03 12 18 24). Il nous a montré les traces d’animaux, et un oiseau étrange, le cassenoix moucheté, qui permet aux pins de se reproduire en cachant leurs cônes partout. Il nous a parlé du tétras lyre, un oiseau farouche dont il ne faut surtout pas s’approcher trop, sous peine de le tuer d’une crise cardiaque. C’est un passionné, amoureux de ses montagnes. Stéphane organise aussi des soirées astronomie sur les sommets, où il vous raconte les constellations – j’aurais adoré y participer.

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Tarifs : la remontée piétons est à 7,90 euros, ou 36 pour 5 passages. Vous avez aussi une option « remontée, balade piétonne accompagnée, dégustation gastronomique de produits de pays » pour 13 euros. Pour une randonnée raquettes accompagnée par Stéphane, prix en fonction de la prestation – à partir de 15 euros environ.

Faire du yooner, de la luge, de la trottinette des neiges dans les Apes du sud
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A Montclar, nous avons fait la connaissance d’un loueur plein d’idées originales : Laurent, de la boutique Sport Confort. Laurent est le seul loueur à rester ouvert toute l’année, et à proposer des activités hiver comme été : non seulement les classiques (ski, snowboard, raquettes, VTT), mais aussi des choses complètement inédites pour moi, comme le yooner (une espèce de luge très maniable, avec guidon et freins, voir photo ci-dessous, ça avait l’air extrêmement fun), la trottinette des neiges, le vélo des neiges ou la trottinette tout terrain. Laurent sait que les non-skieurs sont de plus en plus nombreux, et il cherche à diversifier son offre au maximum, à proposer des activités novatrices et fun.

Laurent est un passionné : il a repris le magasin ouvert par son père dans les années 1980 (son frère kinésithérapeute est également propriétaire d’un autre magasin de sport sur Montclar, Pic Pic Sport), il fait partie du comité directeur de la station, du noyau du collectif gestionnaire, et par ailleurs, il est tout récemment devenu papa d’un petit garçon. On le sent extrêmement impliqué dans ce qu’il fait, et confiant dans l’avenir, son énergie est contagieuse.

Laurent, un loueur innovant.

Tester le yooner à Montclar.

Paysan et loueur de skis, le double visage des Alpes saint jean montclar location de ski

Nous avons passé plus de temps avec Laurent, car c’est lui qui nous a gentiment prêté son matériel (skis et raquettes), mais nous avons aussi eu le plaisir de faire la connaissance du plus ancien loueur de la station, Denis de Saint-Jean Sports.

Denis incarne parfaitement cette pluriactivité qui caractérise les montagnes. Autrefois, les paysans des Alpes partaient loin de leur village l’hiver, et devenaient colporteurs, commerçants, charpentiers, pour pouvoir envoyer l’argent à leur famille. Quand la station de ski de Montclar a ouvert, Denis, descendant d’une longue chaîne d’agriculteurs passionnés, a compris qu’il pourrait combiner les deux activités. L’été, il est agriculteur : il élève des vaches, et cultive le foin et les céréales qui les nourriront l’hiver. L’hiver, il tient le magasin Saint Jean Sports. Son amour profond du pays m’a touchée, ainsi que l’association avec son fils dans les deux activités : Guillaume, qui a mon âge, reprend peu à peu à la fois l’exploitation agricole et le magasin de sport. Je vous l’ai dit, Montclar est une histoire de famille.

Denis, éleveur et loueur.

Montclar, tu n’y mourras pas de faim
Où manger à Saint Jean Montclar

Trois maîtres-restaurateurs  meilleurs restaurants saint jean montclar

Montclar s’illustre par une particularité prestigieuse : c’est la seule station-village à compter trois maîtres restaurateurs, trois chefs officiant aux restaurants l’Adoux, les Alisiers et le Clos Madarin. Maître restaurateur, qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire qu’ils s’engagent à utiliser au moins 60% de produits frais, préparés sur place. Les trois dépassent allègrement ce pourcentage minimum, et sont tous engagés de surcroît dans une démarche très nette : utiliser des produits locaux, faire vivre les gens du pays. Acheter les produits de la vallée de la Blanche et des villages environnants, c’est bénéfique à toute la région, et à Montclar, on sait que tout le monde doit pouvoir travailler et gagner sa vie pour assurer le dynamisme du pays. J’ai adoré trouver dans la carte des Alisiers la liste de leurs producteurs associés.

Une salle de restaurant lumineuse à l’Adoux.

 

Maguy et Hugo, au Clos Madarin.

Ici, on vous propose bien sûr des spécialités de montagne, mais pas exactement les mêmes qu’en Savoie : on fait la fondue aux fromages de Haute-Provence, par exemple. Aux Alisiers, on vous propose une spécialité 100% maison, les picatons, un gratin de pâtes avec des fromages locaux, vieille recette de famille typique de ce coin-là des Alpes. Au Clos Madarin, on vous propose une tartine chaude d’un fromage ultra local dont le nom m’a échappé (pardon !). A l’Adoux, vous retrouverez un buffet de fromages artisanaux : l’hôtel-restaurant organise chaque vendredi son propre marché des producteurs.

Ceci n’est pas le marché des producteurs de l’Adoux, mais Laurent “l’Importateur de saveurs” qui vend des fromages italiens qu’il sélectionne lui même, tous les dimanches sur la place de Montclar.

Mais surtout, on vous propose autre chose que du fromage, et j’avoue que cela m’a soulagée : c’est bien aussi d’avoir de la cuisine fine en montagne, et pas QUE du fromage qui coule. Mon coup de cœur a été pour leurs poissons. A l’Adoux, j’ai adoré le filet de truite, provenant d’un petit élevage à deux pas de Montclar, servi avec des épinards préparés de façon vraiment fine et originale. Aux Alisiers, je me suis régalée avec l’omble fumé du lac de Serre-Ponçon, un vrai délice. Le Clos Madarin est le seul à proposer aussi des produits de la mer, en raison d’un accord avec un poissonnier ami, et mon coup de cœur a été pour le tartare de Saint Jacques aux billes citronnées, étonnant et délicieux.

Poissons des maîtres restaurateurs.

Lequel choisir ? Sincèrement, les trois m’ont beaucoup plu et se ressemblent dans leur démarche, dans leur ambiance chaleureuse, dans leur cuisine à la fois simple et délicate. Le Clos Madarin est en bas des pistes, au cœur du village, et propose une atmosphère de bistrot gastronomique. L’Adoux et les Alisiers sont plus à l’écart, au milieu des sapins, et cultivent une atmosphère boisée très typique des montagnes, que j’adore. La déco des Alisiers est sans doute la plus photogénique, un petit côté kitsch rétro qui me plaît beaucoup.

Aux Alisiers.

Si je devais (en vertu d’un repas seulement, ce qui est limité) leur attribuer une spécialité, je choisirais les légumes et les desserts de l’Adoux, les poissons et les spécialités fromagères des Alisiers, les plats en sauce et les tartares du Clos Madarin. Regardez les cartes, choisissez en fonction de votre coup de cœur, il n’y a pas de mauvais choix !

Par ailleurs, sachez qu’il y a de nombreux autres restos, pizzérias et snacks à Montclar, et qu’un marché vient le dimanche sur la place du village.

Trois restaurants d’altitude – resto altitude saint jean montclar

C’est rare pour une petite station comme Montclar de compter trois restaurants d’altitude, accessibles même au non-skieurs avec un forfait piéton (7,90 euros). Nous avons déjeuné à La Table d’en haut, le plus ensoleillé des trois, et j’ai adoré sa situation parfaite, et sa cuisine revigorante – tout ce qu’on attend d’un bon resto de montagne : la lumière, le cadre, les spécialités fraîches et bien préparées.

Lionel et Odile à La table d’en haut.

Puis le soir, nous avons pris un dernier café au plus ancien et typique des trois, Les Claperies, ancienne bergerie transformée en resto, bar et pizzéria, dont la déco n’a pas changé depuis 40 ans et dont j’adooore le côté ultra typique.

Aux Claperies en fin de journée.

Nous n’avons pas visité le dernier, situé côté Dormillouse, La cabane du lac, mais sa situation était elle aussi charmante (au bord d’un lac, comme les plus perspicaces l’auront compris).

Un merveilleux boulanger : Le Fournil de Montclar

A Montclar, j’ai eu un vrai coup de cœur pour la boulangerie de Caroline et Franck, un artisan-pâtissier talentueux et passionné. J’avoue n’être pas plus branchée que cela sur le pain, les gâteaux et les pâtisseries en temps normal, mais le talent de Francky m’a vraiment séduite. C’est simple : l’Adoux servait son pain au repas et au petit déj, et j’ai rarement mangé autant de pain de ma vie : il est exquis. Rien de congelé, que du fait maison, Franck y tient. Il fabrique lui-même son chocolat, et nous sommes reparties avec une boîte de créations délicieuses. Mais il fait aussi gâteaux, macarons (aux framboises et aux myrtilles de pays, cueillies dans les montagnes, aux amandes et au génépi), et beaucoup de pâtisseries au miel : petit apiculteur, Franck a hérité de dix ruches, et produit son propre miel. Sa boutique est pleine de gâteaux originaux que vous n’aurez pas goûtés ailleurs, de tartes noisette style « Snickers » (mais faites maison), de nougats fabriqués par Franck, ou encore de panettones, brioches italiennes dont il a modifié la recette pour l’adapter aux produits locaux. Vous ne ressortirez pas sans rien acheter (il fait aussi du salé).

Franck et Caroline.

Où dormir à Montclar ? Trois hôtels de qualité

En matière d’hébergements, l’offre de Montclar est très variée : villages de vacances, locations de meublés à la semaine, chambres d’hôtes… et trois hôtels.

Deux jolis hôtels 2 étoiles, à l’ambiance boisée, sont situés en bas des pistes : le Saint Jean et l’Hôtel Espace.

Françoise nous a fait visiter l’Hôtel Espace, et j’ai beaucoup aimé son ambiance conviviale, la grande salle de restaurant, la partie sauna et hammam, et le joli bar très typique.

Françoise (la soeur d’Odile) à l’Hôtel Espace.

 

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De l’hôtel Saint Jean, je n’ai vu que le restaurant, le délicieux Clos Madarin – c’est un deux étoiles situé directement sur les pistes, à deux pas du télésiège.

Saint Jean.

Le Domaine de l’Adoux, coup de cœur romantique et familial
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Vous savez que j’adore les spas, la nature, et les beaux hôtels indépendants qui trouvent le juste milieu entre luxe et authenticité. J’ai adoré le Domaine de l’Adoux, un très bel hôtel-spa 3* chaleureux. C’est un peu l’idéal montagnard à mes yeux : confortable et beau, mais pas bling bling, avec une déco authentique qui vous plonge dans l’ambiance alpine tout de suite ; un hôtel avec un très bon restaurant, qui prend soin de ses clients, et qui vise à la fois les couples et les familles. Alain, maître restaurateur du restaurant l’Adoux, et Odile, qui gère l’hôtel, sont vraiment aux petits soins pour leurs clients.

Le Domaine n’est pas situé au pied des pistes, mais dans un beau cadre naturel boisé à environ 1km, au calme, dans la nature : vous pouvez soit faire le trajet en voiture (il y a de grands parkings à l’extérieur de Montclar), soit avec la navette mise à votre disposition par l’hôtel 12 fois dans la journée. Vous n’avez pas à porter vos skis : l’hôtel met un local de consigne à votre disposition près des pistes. Et si vous loupez la dernière navette, ils viennent vous chercher quand même. (On a testé. #boulet)

L’hôtel est parfait pour les couples : il y a des cœurs partout, une déco douillette un peu kitsch comme j’aime, un sauna, un espace de relaxation, massages et soins, une grande piscine et un jacuzzi. Pour moi qui suis frileuse, la piscine était un peu trop froide (d’autres sont plus héroïques que moi), mais nous avons profité avec délices du sauna et jacuzzi. Il y a aussi un petit espace fitness, avec tapis de course, poids libres, etc.
L’hôtel est aussi parfait pour les familles. Les chambres sont toutes très spacieuses, plusieurs disposent d’une chambre séparée pour les enfants. Pendant les vacances scolaires et certains week-ends, l’hôtel propose un club enfants, avec des animations dédiées. Plein de choses sont mises en place pour les bébés (lits bébés, chaises hautes…) et les enfants de tous âges, notamment une salle de jeux.
Ce que j’ai adoré, c’est la salle de détente au coin du feu, confortable et accueillante. Calme la journée, on a envie de venir y lire – le soir, il y a plus d’ambiance, car le bar ouvre. Bref, un super hôtel qui pense à tout pour que ses clients se sentent bien, et qui est vraiment à l’image de Montclar, attentif et humain.

 

Au Domaine de l’Adoux. Pardon de ne pas vous mettre la grande piscine et l’espace spa, mais la buée était trop importante pour mon pauvre appareil, que j’ai choisi d’épargner.

Les tarifs commencent à 98 euros en simple, 119 en double, 125 en triple, 155 en familiale. Plus d’infos.

Les anecdotes des terreurs de Montclar

Je ne peux pas m’empêcher de vous raconter quelques bêtises (pas franchement à mon honneur) en cette fin d’article.

Mémé ascendant princesse

J’ai une relation paradoxale avec le ski. Un jour, ado, j’ai su bien en faire, j’ai dévalé des noires et tout. Depuis, j’ai eu quelques soucis de centre de gravité et les choses se sont complexifiées. Des blocages psychologiques sont apparus, du type, la phobie de la pente forte. J’aime pas trop quand c’est raide, en fait, ce qui est un peu complexe pour un sport consistant fondamentalement à dévaler des montagnes en criant « tout schuss ». D’ailleurs, j’aime pas trop quand c’est dur et glacé, non plus. Ni quand y a du brouillard, ni quand y a trop de monde, etc. Mon signe zodiacal du ski, c’est mémé ascendant princesse. Je veux qu’on privatise la piste, qu’on me commande un beau soleil et de la neige bien poudreuse, et que la piste fasse 12 bornes de large pour que je puisse faire des grands virages pépère.

Quant à Amandine, ma copine lykorne pas illettrée mais géniale quand même, c’est autre chose : elle a pas fait du ski très souvent dans sa vie, mais elle a un karma de cavalier mongol lancé à la poursuite d’un sultan perse au triple galop à travers la steppe un soir de nouvelle lune. Elle a peur de rien, ça va passer. A la hache. Et elle se débrouille bien, en plus. On a une poule mouillée et un tricératops.

Amandine, l’héroïne.

Le premier jour, nous avons skié avec l’adorable chef de la station, qui nous a permis d’avoir un premier aperçu du domaine. Sauf que nous avons eu un petit peu de mal à nous remettre dans le bain après des années d’abstinence poudreuse. (On m’a fait venir parce que je prends des jolies photos, pas parce que je suis Luc Alphan, ok ?) On a mis la languette de la chaussure à l’extérieur, on a pas réussi à chausser les skis, on a failli s’emmêler les mandibules au premier télésiège, bref, les quinze premières minutes, on inspirait autant d’assurance et de maîtrise que Bambi sur le lac gelé. Notre guide a pris peur, je le comprends. Il s’est dit, on va devoir financer une nouvelle dentition et une clavicule à deux blogueuses, ça va pas être bon pour Montclar. On était en toute fin de journée, fin des vacances, la station était presque vide, et du coup… il a fait arrêter les télésièges pour nous. Pour qu’on puisse descendre tranquille. Le responsable du télésiège, Pete, était un adorable sosie de Iggy Pop, dégaine de rockeur et cheveux longs, et chaque fois qu’il nous voyait, il appuyait sur le bouton stop comme on balance un riff de guitare. C’était un peu la honte quand même.

Le télésiège La Brèche, sens descente : vue sublime, mais attention au vertige !

Et à la fin, il nous a dit « venez, on va faire un tour en dameuse ». Là je n’ai pas compris tout de suite. Je me suis dit qu’il avait senti qu’on était des reines des neiges, qu’il fallait un carrosse qui nous corresponde. On est monté dans la dameuse, ce qui niveau drague serait le niveau ultime après le scooter, la moto et la décapotable, on a grave kiffé, mais on a compris seulement le lendemain ce qui nous avait fallu ce privilège : à l’endroit où nous étions, il n’y avait qu’une piste rouge pour redescendre. Et il n’avait pas foi en notre bravoure.

Je n’ai besoin de personne en dameuse qui ronronne.

Je tiens à préciser qu’on ne s’est pas pété la gueule une seule fois, et que le lendemain, on a skié toute la matinée + 1h le soir avec le chef des moniteurs de l’ESF, et qu’il nous a pas trouvées si nulles. Il a même dit qu’on se débrouillait bien, ce qui était à peu près le summum de la gloire. On s’était décoincées. En vrai, je sais skier, je vous jure. On a même fait la fameuse piste rouge bien raide qu’on avait évitée la veille (pas de preux chevalier en dameuse cette fois-ci, Lionel a dit « oh ça va bien oui », et il a eu raison). Deux fois. J’ai un peu fait le bébé et j’ai enchaîné douze virages horizontaux, mais j’ai fini en bas avec un kit squelette & ligaments complet. Fierté. Merci Lionel.

Le cépage oublié

J’avais promis à Alain de ne pas raconter celle-ci. Je ne résiste pas. Alain, le maître restaurateur de l’Adoux et président du collectif Montclar Domaine Skiable, aime proposer des apéritifs originaux. Nous avons goûté un rosé pétillant exquis, un kir myrtille qui sort de l’ordinaire, tout était extra… et puis soudain, Alain a voulu nous montrer quelque chose de vraiment spécial. Un cépage oublié depuis la fin du XIXe, qui ne poussait que sur les montagnes les plus ardues, ramené à la vie en petite quantité pour un vin très particulier. L’expérience authentique, la vraie.
On goûte.
« Ah, c’est original… »
« Ah oui c’est spécial »
« On sent bien le goût de… de… »
Jusqu’à ce que quelqu’un intervienne timidement : « Alain tu sais, s’ils l’ont oublié le cépage, il y avait peut-être une bonne raison. »
En vrai, moi je l’ai trouvé bon, ce sont les autres qui sont de féroces critiques.
Mais si vous allez à l’Adoux, ou à la Table d’en haut (le restaurant d’altitude appartenant également à Alain et Odile), vous pouvez essayer de demander le cépage oublié…

Notre troisième coloc

Amandine et moi partagions un appartement/suite magnifique au Domaine de l’Adoux, avec deux chambres séparées, seule la salle de bain était commune. Comme si on était en coloc. Du coup, la salle de bain, c’était un peu notre QG à papotes, on était devant le miroir à appliquer notre mascara en faisant du 3615 ma life à fond les décibels pour couvrir le bruit du sèche-cheveux. On croyait avoir le troisième étage pour nous toutes seules, en fait.
Et puis on rencontre Stéphane, le guide de montagne. On commence à discuter avec lui, et soudain, il demande : « alors c’est laquelle de vous deux qui parlait de l’Ouzbékistan ce matin à 7h ? »
Coup de tonnerre. Stéphane était notre voisin.
« Mais… tu entends tout ce qu’on fait et dit ? » Cela nous surprenait beaucoup, car l’hôtel semblait très bien insonorisé, et nous n’avions rien entendu du tout.
« Non, seulement quand vous parlez fort dans la salle de bain… »
Du coup, on a repassé en revue tout ce qu’on avait braillé dans la salle de bains. Stéphane, si tu as entendu des choses inavouables, je suis navrée. Tu es notre pote pour toujours, désormais.

Stéphane, notre ami à la vie à la salle de bain. Et un SUPER guide de montagne, aussi.

En bref : Montclar, c’est beau, c’est chaleureux, et ça ne ressemble pas aux autres stations. Dans cette station-village qui a pourtant tout d’une grande, qualité rime avec solidarité. Et ça vaut le détour.

Souvenez vous de Montclar, épinglez moi ça sur Pinterest !

Merci infiniment à tous les gens de Montclar, en particulier à Odile et Alain, mais aussi bien sûr Laurent, Lionel, Bruno et Maguy, Christophe et Emilie, Franck et Caroline, Stéphane, Françoise… pour leur accueil chaleureux et sincère. Longue vie à Montclar ! Et bien sûr, merci Amandine pour ta bonne humeur et ton enthousiasme.

 

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