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15 juin 2016    /    

Naples, Pompéi, passion et mélancolie-

Naples est incandescente. Tel le phoenix, « Neapolis », la ville toujours nouvelle, recouverte maintes fois par les laves du Vésuve, renaît toujours de ses cendres. Catacombes, dédale de souterrains secrets, mafia, superstitions, citrons amers, Naples bruisse de légendes au goût de soleil et de sang. Mais sous la main de fer de son nouveau maire, elle fait peau neuve, entreprend de grands travaux et redevient touristique. Naples fascine toujours par son atmosphère : c’est une ville où l’énergie est palpable, où les passions sont à nu. Et son pendant mélancolique, c’est Pompéi, la ville momifiée par le feu. Voyage au pays des vivants et des morts.

Incandescente et secrète, Naples fascine par ses passions à fleur de peau. Et sous les pentes du Vésuve dort Pompéi, si émouvante. L'Italie côté coeur.

Incandescente et secrète, Naples fascine par ses passions à fleur de peau. Et sous les pentes du Vésuve dort Pompéi, si émouvante. L’Italie côté coeur.

Retour en Italie du Sud, mon cœur bat la chamade. J’avais été fascinée par Palerme, par la langueur mélancolique, les cactus sur les pentes des montagnes et les oranges trop mûres qui s’écrasaient sur les trottoirs. Un léger parfum de décadence flottait sur les ruines de toutes les civilisations qui s’y étaient succédées, un éclat doré sous le soleil d’hiver. Goethe disait que pour comprendre l’Italie, il fallait voir la Sicile, qu’elle était la clef de tout. Il me semblait que sans Naples, il me manquait une autre clef. Naples, ville volcanique, ville phœnix, fille de mauvaise réputation, j’ai tellement désiré te voir.

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Coucher de soleil sur le plus ancien château de Naples, le Castel dell’Ovo, construit par les Grecs à l’époque où Naples se nommait encore Partenope.

 

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Piazza San Domenico Maggiore.

La ville des morts

On arrive à Naples chargé de souvenirs culturels en vrac. J’avais lu le Montedidio d’Erri de Luca, sa Naples grouillante, « où si tu veux cracher par terre, tu ne trouves pas d’espace à tes pieds », brutale et tendre à la fois. Naples y était une Babylone, une ensorceleuse damnée.

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Dans les rues de Naples.

J’ai aussi des souvenirs latins. Virgile chantait cette région, la Campanie, elle était le paradis de ses rêveries bucoliques. Mais il y plaça aussi la bouche du pays des morts, à Cumes. C’est ici qu’Enée rencontre la sibylle, et descend aux Enfers. « Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire… », le long voyage à travers l’ombre – c’est ici, c’est tout près. Est-ce un hasard ? La deuxième vie de Naples est souterraine. Elle possède le plus grand réseau de catacombes du monde, une deuxième ville sous la surface, repère silencieux des martyrs, des tombes secrètes, des crânes par milliers. Elle fut la cachette des premiers chrétiens persécutés ; elle habite aujourd’hui des nécropoles immenses et des galeries de conspirateurs. Le jour où le Vésuve se réveillera encore, seuls les morts survivront.

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Le Vésuve surplombe la baie de Naples, et ne dort que d’un oeil.

San Lorenzo Maggiore est une des entrées du monde souterrain napolitain. Une ville de l’Antiquité tardive sommeille sous l’église. C’est un dédale d’échoppes, de maisons, de rues intriquées. C’est une sensation étrange que de découvrir l’inframonde qui guette sous la surface – jamais je ne me suis sentie aussi près de croire aux fantômes.

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Sous l’église, un dédale de galeries antiques.

Dès mon arrivée à Naples, j’assiste à une procession funéraire dans les rues étroites du centre historique. Un corbillard roule au pas. La famille éplorée est appuyée sur son coffre, et toute la procession brandit haut des fanions à l’effigie de la vierge et de Jésus. A la taille du cercueil, on devine que c’est un enfant qui a perdu la vie. Les magasins ferment quelques instants leur rideau au passage du cortège, en signe de respect, et la police l’escorte étroitement. Qui sont ces gens en deuil, pour mériter une telle méfiance des « carabiniers » (le nom italien de la police) ?

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Procession funéraire brandissant des images saintes et  escortée par la police, vue de dos (je ne voulais pas les photographier de face, par respect pour les endeuillés).

Partout dans les murs, nichés entre les façades ou les fontaines, on trouve les autels des saints et des morts regrettés. Naples est la ville des morts, elle les loue, elle les divinise. Je retrouve les rites funéraires fétichistes et morbides qui m’avaient tant marquée à Palerme. Les églises sont remplies d’ossements et de saintes imputrescibles, au cadavre amoureusement emmaillotté.

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Autel improvisé au bord d’une fontaine.

Je rêvais de visiter l’« Eglise des crânes » (Santa Maria delle Anime del Purgatorio ad Arco), mais elle est fermée pour travaux : les morts menacent de s’écrouler. J’en reste aux rêveries. Sainte Marie des Âmes du Purgatoire est vouée au culte des défunts. Ses murs sont constellés d’ossements et de crânes déterrés, que les hommes venaient s’approprier et vénérer. Ils élisaient un crâne comme objet de leur dévotion, prenaient soin de lui, le priaient et le caressaient, pensant que tous ces crânes étaient autant d’âmes piégées au purgatoire et qui, une fois arrivées au paradis, intercèderaient en leur faveur. Dans les années 1960, l’Eglise romaine a interdit ce culte. Il subsiste dans la clandestinité – un baiser volé au mort à la dérobée, une fleur qu’on glisse dans les orbites du mort, une prière chuchotée comme un mot doux.

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Devant l’église des crânes (fermée), le seul que je puisse immortaliser.

Les reliques abondent, les morts sont minés comme des pierres précieuses, une dent, une mèche de cheveux, un fémur qu’on viendra adorer. Chaque année, des milliers de fidèles accourent dans la chapelle San Gennaro pour assister au miracle du sang liquéfié. L’histoire est baroque en diable. Un chevalier priait sur la tombe du saint, et se vit soudain guéri. Il se jette sur le cénotaphe, profane la dernière demeure, et, ouvrant le cercueil, arrache une dent au squelette. Un flot de sang jaillit ; il le recueille dans deux fioles. Ce sont ces deux fioles pour qui on va en pèlerinage à San Gennaro, plusieurs fois par an. La chaleur, le mouvement, la ferveur rendent sa fluidité au sang, pour un miracle à heures fixes.

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San Gennaro, le saint patron de Naples, représenté par une fresque avoisinant la cathédrale

Naples est la ville du baroque, où les corps souffrants ressemblent aux corps en extase. Mon pèlerinage à moi, c’est la chapelle Sansevero, où gît la plus belle sculpture du monde : le Christ voilé, de Giuseppe San Martino. Je rêvais de cette œuvre, et je n’en ai jamais vu de plus belle. Le Christ mort, déposé de sa croix, est recouvert d’un linceul. Le corps ainsi dissimulé s’en voit exposé avec une nudité accrue ; la transparence rend la chair martyrisée plus lancinante, plus touchante encore ; la douleur se lit dans chacun des membres que les draperies du voile soulignent. C’est le pays où l’horreur de la mort est délice.

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A mon plus grand regret, je n’ai pas eu le droit de faire des photos à la Cappella Sansevero, où je suis restée fascinée par le Christ voilé, d’une beauté et d’une charge émotionnelle prodigieuses. Photo David Sivyer, Wikipedia Commons.

C’est inévitable, l’Italie me fait toujours penser à Visconti. Naples, violence et passion.

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Partout, la ville est en travaux – Neapolis, la ville toujours neuve.

Une nuit sur le port de Naples

Une nuit à Naples, face au Vésuve, sur le port de Santa Lucia.

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Coucher de soleil sur le Vésuve

Le Grand Hôtel Vesuvio se détache dans le crépuscule, un palace à l’ancienne, où résonnent les voix des rois, des acteurs et des grands de ce monde qui y ont dormi, depuis 1882. En face, le Castel dell’Ovo, ou château de l’œuf, est un des plus anciens édifices napolitains. Virgile dit avoir enterré un œuf sous ses fondations : tant que l’œuf ne se brisera pas, le château et Naples tiendront debout.

Le Grand Hôtel Vesuvio se détache dans le crépuscule, un palace à l’ancienne, où résonnent les voix des rois, des acteurs et des grands de ce monde qui y ont dormi, depuis 1882. En face, le Castel dell’Ovo, ou château de l’œuf, est un des plus anciens édifices napolitains. Virgile dit avoir enterré un œuf sous ses fondations : tant que l’œuf ne se brisera pas, le château et Naples tiendront debout.

Castel dell’Ovo à la tombée de la nuit.

L’ambiance est électrique sur les grans boulevards devenus piétons pour le week-end. C’est une atmosphère de fête foraine, gorgée de bulles de savon, de barbes à papa, de fusées lumineuses. De légendaires sales gosses napolitains martyrisent les vendeurs ambulants. Bars, restaurants, pizzas, fleurs, fruits de mer, mozzarella. L’énergie est palpable, comme un cœur qui palpite dans la paume d’une main. Des hommes se battent, des amants s’embrassent. Bella Napoli, un monde à part, ici règnent d’autres lois. Quand on lit Gomorra de Roberto Saviano, sur le système mafieux napolitain, on pourrait être tenté de ne jamais mettre les pieds ici. Mais Naples n’est pas dangereuse pour le touriste innocent qui ne sait rien de ses secrets. Ce soir, je vois Naples vivante, sexy, rieuse.

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Ambiance des rues de Naples à la fin du jour.

J’entends quelques insultes à la volée. Ici, tout le monde déteste le nord. Les marchands ambulants vendent du papier toilette aux couleurs de la Juventus de Turin. La haine du Nord arrogant, riche et hautain soude le Sud fier et superstitieux.

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Cafés et bars animés au pied du château, ambiance survoltée.

 

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Barques colorées au pied de la forteresse.

Au XIXe siècle, Théophile Gautier évoquait dans ses contes fantastiques la puissance du folklore napolitain. La Jettatura – mauvais œil – rôde autour de ceux qui n’y prennent garde. Qu’on vous fixe trop longtemps, et déjà on vous jette un sort. On peut être jettatore sans le savoir. On peut tuer ceux qu’on aime à petit feu, en faisant peser sur eux le poids de sa propre malédiction.
J’ai appelé l’une de mes chattes Jettatura, en hommage à Gautier, et à cette région que j’aime tant. Une amie italienne me dit « Malheureuse, ne le dis jamais à un Napolitain ! Pourquoi se maudire soi-même ? »

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Arche monumentale sur le port de Santa Lucia

Pompéi, la beauté de la désolation

Un autre conte de Théophile Gautier m’avait marquée : Arria Marcella, l’histoire d’un étudiant qui visite les ruines de Pompéi, et ramène à la vie par la force de son espérance une belle jeune femme, morte dans l’éruption de l’an 79.

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Pompéi. Jusqu’à début 2017, le site exceptionnel accueille trente statues de l’artiste Mitoraj, qui souligne la fascination exercée par cette Atlantide des laves.

Pendant près de deux millénaires, Pompéi a dormi sous la lave, parfaitement préservée dans sa gangue de magma séché. Ce n’est qu’au dix-huitième siècle que les fouilles ont mis au jour cette cité glorieuse, rayée de la carte en quelques heures. Les artistes, les peintres et les amoureux de l’Antiquité se sont alors tous rués en Campanie, et se sont pris de passion pour ces ruines si émouvantes.

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Pompéi, la beauté de la désolation.

 

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Pompéi et son bourreau, le Vésuve

Tout a été si bien conservé sous la cendre grise – Pompéi est une capsule temporelle, une porte vers les mondes oubliés. La ville est immense, si vivante, si proche. Je découvre les colonnes du forum, des temples, des maisons, de grands escaliers sur le néant, le colisée abandonné.

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Amphithéâtre de Pompéi.

 

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Anges de Mitoraj abandonnés.

On a trouvé ici les plus belles statues de l’Antiquité – elles sont conservées au musée archéologique de Naples,  dont la visite est un ravissement –, des fresques, des mosaïques, des dizaines d’objets, comme si la catastrophe avait eu lieu la veille. Et des corps.

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Maison à Pompéi.

 

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Mosaïques, fresques, traces des vivants.

 

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Intérieur d’une maison.

 

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Rues de Pompéi

 

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Les thermes.

 

Je me souviens de mes cours de latin, de la lettre de Pline le Jeune qui voit mourir son oncle dans l’éruption de 79. Fin observateur de la nature, Pline l’Ancien veut voir le volcan furieux de plus près, et jette ses voiles à travers la baie. La nuée ardente aura raison de lui.

« Il se rend à la hâte vers des lieux d’où tout le monde s’enfuyait ; il va droit au danger, la main au gouvernail, l’esprit tellement libre de crainte, qu’il décrivait et notait tous les mouvements, toutes les formes que le nuage ardent présentait à ses yeux.
Déjà sur ses vaisseaux volait une cendre plus épaisse et plus chaude, à mesure qu’ils approchaient ; déjà tombaient autour d’eux des éclats de rochers, des pierres noires, brûlées et calcinées par le feu ; déjà la mer, abaissée tout à coup, n’avait plus de profondeur, et les éruptions du volcan obstruaient le rivage. Mon oncle songea un instant à retourner ; mais il dit bientôt au pilote qui l’y engageait : “La fortune favorise le courage. Menez-nous chez Pomponianus.” »

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Le Vésuve qui a tué Pline l’Ancien, et tant d’autres.

Je ressens une vive émotion dans le jardin des fugitifs. Hommes, femmes et enfants y sont figés dans la cendre brûlante, depuis deux mille ans, suffoqués par les gaz volcaniques, morts en tentant de s’abriter, de s’enlacer, de vivre. Je n’aurais pas pensé que Pompéi me toucherait à ce point. Soudain, ce ne sont plus les figures lointaines, presque imaginaires, de mes leçons de latin, des silhouettes abstraites et cousines des déclinaisons. Ce sont des hommes, des femmes et des enfants. Je les vois recroquevillés, en souffrance, je ressens leur peur et leur agonie. L‘angoisse de la mort – par delà les millénaires, je la reconnais.

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Jardin des fugitifs – corps figés dans leur dernier spasme, depuis deux mille ans.

Je vois Pompéi après la pluie, au coucher du soleil. Presque seule. Les vignes sont verdoyantes, le Vésuve ourlé de fleurs. C’est un merveilleux jardin d’apocalypse. Sur les pentes infernales, les maisons et les cultures s’amassent à nouveau, un défi à l’inévitable.

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Pompéi, éternel recommencement

 

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Homme déchu de Mitoraj

 

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Mélancolie.

Le Vésuve bouillonne toujours. On peut monter à son chevet, se tenir au bord de la caldeira, sentir le souffre et la promesse d’une autre catastrophe.

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Au sommet du Vésuve, le cratère fume toujours.

En 79, 1631, 1906, 1944, il a détruit et tué. Chacun sait que la série n’est pas finie. Alors on brandit les crucifix et les fioles de sang, on sauve les morts et on embrasse les vivants, on s’embrasse au pied de l’ogre, on se protège du mauvais oeil. Naples se sait immortelle.

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Tant que l’oeuf ne se brise pas…

 

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Coucher de soleil sur le Vésuve, depuis la péninsule sorrentine. La suite au prochain article – Sorrente, Positano, Amalfi…

A suivre sur Itinera Magica : de Sorrente à Amalfi, en passant par Positano, la plus belle côte d’Italie. Ou du monde. A ne pas manquer en tout cas !

 

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22 commentaires pour
“Naples, Pompéi, passion et mélancolie”

  • Tes photos de la baie de Naples de nuits et celles du Vésuve sont à tomber par terre ! Je rêve depuis toujours de monter sur ce volcan, ces forces de la nature me fascinent tellement depuis mon enfance !

  • Oh, merci Marieke ! Toi aussi tu étais une gamine fascinée par les volcans ? J’ai entendu parler du Vésuve pour la première fois dans une vidéo cassette éducative pour enfants, c’était un petit robot qui s’appellait Ordi et qui explorait des choses. Cet épisode là était dédié aux volcans, et je l’ai regardé en boucle ! On voyait Pline le Jeune dire adieu à son oncle qui se faisait ensevelir par le Vésuve… ça m’avait énormément marquée ! (Pas étonnant que je sois bizarre, avec les trucs que mes parents me faisaient voir ;-)) J’ai eu l’impression étrange d’entrer dans un souvenir d’enfance…

  • Tu sais quoi ? Cet article m’a donné envie d’essayer de comprendre plus assidûment pinterest, afin d’épingler certaines de tes photos.
    Si Naples ne m’avait pas conquise il y a de ça quelques années, Pompéi y était arrivé. Ton article, lui, me donne envie de revoir les deux. Pompéi parce qu’il s’agissait d’un rêve, et que tes images sont INCROYABLES. “Pompéi, la beauté de la désolation” est ma préférée, par sa composition, son sujet et ses couleurs. C’est celle-ci, dont je veux absolument me souvenir, et que je souhaite conserver dans un coin de mon ordinateur. J’aime aussi beaucoup “Pompéi et son bourreau, le Vésuve”. Pour moi, elle ne ressemble en rien à mes souvenirs de Pompéi. Mais elle évoque l’Italie et l’empire Romain, et je l’aime pour ça. Bref, voilà, j’adore.

    Tes photos de Naples contrastent tant avec mes souvenirs… Nous, il faisait gris, avec un crachin continue. La baie de Naples m’avaient ensorcelée, mais pas ses rues, pas son atmosphère. Tes mots, tes histoires, tes images (celles à la tombée de la nuit <3) m’envoûtent, et j'ai envie d'en voir plus de cette ville. "Le Vésuve surplombe la baie de Naples, et ne dort que d’un oeil." , "Coucher de soleil sur le plus ancien château de Naples,…", "Barques colorées au pied de la forteresse." et "Arche monumentale sur le port de Santa Lucia" sont superbes. J'aime moins "San Gennaro, le saint patron de Naples, représenté par une fresque avoisinant la cathédrale" que je trouve trop sombre, bien que l'angle de vue soit intéressant. Mention spéciale pour "Ambiance des rues de Naples à la fin du jour." la lumière, les couleurs, et les sujets qui me rappellent tant mes vacances en famille.

    Au risque de me répéter encore, j'ai adoré cet article, j'ai adoré ces photos, j'ai adoré…

  • Merci Marion pour ce commentaire qui me fait tellement plaisir !
    Pour Pinterest : c’est mon réseau social préféré ! Chaque fois que je suis sur un blog qui me plaît, j’épingle une ou deux photos sur mes tableaux. J’ai installé dans mon navigateur le bouton “Pin it”, ce qui me permet d’épingler très facilement. Après, tu peux rechercher tes épingles par mot clef dans la barre de recherches, donc quand je recherche un article qui m’a plu, je tape le mot dont je me souviens (“Islande”, “Saint Tropez”, etc…), et je retrouve tout de suite. C’est à la fois une fabuleuse collection de photos et un super pense-bête pour ne pas oublier les choses qui t’ont touchée. Je serais ravie d’être sur un de tes tableaux ! J’ai plein de photos à toi sur les miens 🙂

    J’ai un peu tendance à aimer les photos trop sombres, je crois, tu as raison de me le dire, tu n’es pas la première… ça doit être mon passé de gothique ! J’ai tendance à aimer les atmosphères chargées, les couleurs un peu violentes, le peu de lumière, etc… Je vais faire attention à ça.

    Merci beaucoup pour ce commentaire, Naples m’a beaucoup marquée et je suis très heureuse d’avoir pu transmettre l’émotion que j’ai ressentie !

  • J’aime tellement ta plume ! Tes récits sont super 🙂
    Je rêve de visite Pompéi, en revanche Naples ne m’attire pas du tout… Après j’avoue que tu as titillé ma curiosité. Bref j’irais à Naples un jour, peut être une belle surprise qui sait !
    Xoxo
    Céline

  • Merci Céline, ça me touche vraiment ! Naples est attachante, surprenante, je comprends qu’elle soit moins immédiatement aimable que Florence ou Venise, elle a un petit côté mégère, mais je trouve qu’elle mérite qu’on fasse sa connaissance 😉
    A très vite sur nos blogs respectifs, et merci encore !

  • Oui tes photos sont très belles et me rappellent bien des souvenirs .. J ai vécu a Naples de mes 4 a mes 8 ans et de mes 9 a 12 ans .. Oui c est une ville ambiguë , elle est a la fois chaude et sombre .. Les napolitains sont très généreux des qu’ils t ont ”pris sous leurs ailes”…
    Certains aspects sont troublants … Voir même glauque.. Comment mon voisin du dessus peut il m assurer que je ne serai jamais cambriolé ( et ce fut le cas … )???
    Mais la vrai religion des napolitains c est dimanche après midi qu’elle s’exerce.. A la cathédrale Sans Paolo , la stade du Napoli, ou ils s entassent pour glorifier les azzuri , les bleus ..
    Merci pour ce retour en arrière en photos .. Ça donne envie d y retourner … Grazie baci 😉

  • Merci beaucoup, Philippe, pour ce commentaire qui me passionne ! J’adore l’histoire de ton voisin… une vraie histoire napolitaine, qui fait frissonner, tu as entrevu les dessous de la ville secrète ! J’imagine combien ton séjour là bas a dû être formateur, riche en souvenirs et en beauté… Merci d’être venu partager ça avec moi, cela me fait vraiment plaisir ! Si tu as des photos, n’hésite pas à me les envoyer, je serais très heureuse de voir “ta” Naples à toi. Je serais ravie de te retrouver sur Itinera Magica pour la suite du périple napolitain (si le coeur t’en dit, tu peux t’abonner à la newsletter !). Passe une belle journée, mes amitiés !

  • Quel joli carnet… j’aime tout autant tes mots, que tes photos et que les images qu’elles font ressurgir dans mon esprit…

  • Merci beaucoup, Chloé, pour ce mot qui me touche beaucoup ! Je vais de ce pas découvrir ton univers.

  • Le Vésuve, Pompéi, voilà qui me fait rêver. Ce coucher de soleil est sublime!

  • Merci beaucoup, Anne, pour ce gentil commentaire !

  • je n’avais pas vu Naples comme ça je te l’avoue mais c’est intéressant de la voir autrement. Autant Palerme m’a beaucoup plu, autant j’ai trouvé Naples extrêmement sale et pas très accueillante. Par contre Pompéi et le Vésuve valaient vraiment le coup d’œil, c’est pourquoi je ne regrette pas d’y être allée

  • Je suis désolée que le charme de Naples n’ait pas opéré ! c’est vrai que c’est une ville étrange, je suis bien d’accord, mais avec une énergie spéciale… et comme toi, j’ai adoré Pompéi.

  • […] suis restée deux jours à Capri, après avoir vu Naples et la côte amalfitaine, et j’aurais voulu y passer deux mois. Je n’ai vu qu’une fraction des […]

  • […] Pompéi. […]

  • Bonjour. Tes photos au soleil couchant sur Naples sont magnifiques ! Quand j’ai lu ton récit sur Naples, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la ville de St Pierre, dont je viens d’écrire aussi un article. Ce doit être émouvant de voir ces personnes restées figées, depuis plus de 2000 ans. On a du mal à comprendre pourquoi les gens habitent encore ici, aux pieds de la Vésuve, qui s’est déjà réveillée plusieurs fois depuis. Mais pourquoi faut il que l’on reconstruise, tout le temps les villes, là où ont eu lieu les catastrophes ? Merci à toi pour ce beau reportage qui me donne envie d’y aller. La dernière fois, nous nous sommes arrêtés à Rome, faute de temps. Il nous manquait une journée pour aller à Naples. Je regrette beaucoup de ne pas avoir pu y aller.
    A bientôt.
    Martine

  • Merci, Martine, tu es adorable ! Oui, c’est un paradoxe depuis toujours… les terres chaudes et fertiles des volcans, sur lesquelles tout pousse bien, attirent les gens au pied des géants infiniment dangereux… Pompéi, St Pierre, cela brise le coeur !

  • […] la fin du dernier article, je vous avais laissés à Pompéi, avec un crépuscule mélancolique sur les ruines antiques. Nous […]

  • Ce qu’il y a de bien avec le Stray Mail c’est que tu redécouvres des articles qui t’avaient peut-être échappés. Merci pour cette balade littéraire napolitaine. J’ai beaucoup aimé avoir les extraits et les diverses citations en lien avec ce que tu as vu. J’adore ce passage qui me rappelle qu’il faudrait que je retourne sur la terre natale de mon papa: “Goethe disait que pour comprendre l’Italie, il fallait voir la Sicile, qu’elle était la clef de tout.”

  • Merci beaucoup Letizia <3

  • […] du monde. J’ai le souvenir ému d’une pizza dégustée au coucher de soleil sur le port de Naples, face au Castel dell’Ovo, qui fut la meilleure de ma vie. Je ne pensais pas retrouver un jour […]

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